César 2023 : Le palmarès

News : Présidée par l’acteur Tahar Rahim et retransmise en direct de l’Olympia, la 48e cérémonie des César a vu le triomphe de La nuit du 12 de Dominik Moll, qui a remporté six trophées, dont ceux du meilleur film et de la meilleure réalisation. Dans la deuxième catégorie, le cinéaste avait déjà été récompensé pour Harry, un ami qui vous veut du bien, en 2001. Des prix mérités pour ce récit d’une enquête policière à mystère, à la mise en scène rigoureuse et surprenante, qui ne doit pas être réduit au message néo-féministe auquel se sont rattachées ses productrices en montant sur la scène. D’autres films ont pu être honorés au cours de la cérémonie, comme Les Amandiers, L’innocent, À plein temps, Pacifiction - Tourment sur les îles et Saint Omer. Deux longs métrages largement nommés sont repartis bredouille. On le regrette pour Novembre, davantage que pour En corps qui n’avait pas sa place dans cette compétition. Que dire par contre des deux César décernés à Simone - Le voyage du siècle ? Même s’il s’agit de catégories mineures (costumes et décors), récompenser l’une des pires productions de 2022 ne rend guère honneur au cinéma français. En fait, depuis leur création, les César (comme les Oscars et autres BAFTA) cherchent un juste équilibre entre cinéma d’auteur à grande audience et films commerciaux de qualité, ce qui entraîne forcément des injustices, comme, cette année, l’exclusion de Vortex de Gaspar Noé, Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski et autres longs métrages, éliminés à l’issue du premier tour de scrutin. Sur la forme, Les César reviennent de loin, après des décennies d’ennui poli et des clashs aux éditions 2020 et 2021. On se souvient des mauvaises perdantes Adèle Haenel et Céline Sciamma quittant la soirée au prétexte que Roman Polanski avait gagné le César de la meilleure réalisation, des blagues à deux balles des maîtresses de cérémonie Florence Foresti et Marina Foïs, ou de l’aigreur des participants en pleine crise sanitaire. Le sympathique maître de cérémonie Antoine de Caunes avait tenté de relever le niveau en 2022, mais au prix de terribles longueurs. Cette année, le choix de multiplier le nombre d’animateurs a été plutôt judicieux, ce qui a paradoxalement limité le nombre de remettants bavards, ce dont on s’est réjoui. Et ce même si le glamour a été particulièrement absent de la soirée, en dépit de la présence de Brad Pitt assistant Virginie Efira dans la remise d’un César d’honneur à David Fincher…

Le palmarès

César du meilleur film : La nuit du 12 produit par Caroline Benjo, Barbara Letellier, Carole Scotta, Simon Arnal ; réalisé par Dominik Moll

© 2022 Haut et Court

Les Amandiers produit par Alexandra Henochsberg, Patrick Sobelman ; réalisé par Valeria Bruni Tedeschi
En corps produit par Bruno Levy, réalisé par Cédric Klapisch
L’innocent produit par Anne-Dominique Toussaint, réalisé par Louis Garrel
Pacifiction - Tourment sur les îles produit par Pierre Olivier Bardet, réalisé par Albert Serra

César du meilleur acteur : Benoît Magimel dans Pacifiction - Tourment sur les îles

Jean Dujardin dans Novembre
Louis Garrel dans L’innocent
Vincent Macaigne dans Chronique d’un liaison passagère
Denis Ménochet dans Peter von Kant

César de la meilleure actrice : Virginie Efira dans Revoir Paris

Fanny Ardant dans Les jeunes amants
Juliette Binoche dans Ouistreham
Laure Calamy dans À plein temps
Adèle Exarchopoulos dans Rien à foutre

César de la meilleure réalisation : Dominik Moll pour La nuit du 12

Cédric Klapisch pour En corps
Louis Garrel pour L’innocent
Cédric Jimenez pour Novembre
Albert Serra pour Pacifiction - Tourment sur les îles

César du meilleur acteur dans un second rôle : Bouli Lanners dans La nuit du 12

François Civil dans En corps
Micha Lescot dans Les Amandiers
Pio Marmaï dans En corps
Roschdy Zem dans L’innocent

César de la meilleure actrice dans un second rôle : Noémie Merlant dans L’innocent

Judith Chemla dans Le sixième enfant
Anaïs Demoustier dans Novembre
Anouk Grinberg dans L’innocent
Lyna Khoudri dans Novembre

César du meilleur scénario original : Louis Garrel, Tanguy Viel, Naïla Guiguet pour L’innocent

Éric Gravel pour À plein temps
Valeria Bruni-Tedeschi, Noémie Lvovsky, Agnès de Sacy pour Les Amandiers
Cédric Klapisch, Santiago Amigorena pour En corps
Alice Diop, Amrita David, Marie Ndiaye pour Saint Omer

César de la meilleure adaptation : Gilles Marchand, Dominik Moll pour La nuit du 12

Michel Hazanavicius pour Coupez !
Thierry de Peretti, Jeanne Aptekman pour Enquête sur un scandale d’État

César du meilleur premier film : Saint Omer d’Alice Diop

© Les Films du Losange

Bruno Reidal, confession d’un meurtrier de Vincent Le Port
Falcon Lake de Charlotte Le Bon
Les pires de Lise Akoka et Romane Gueret
Le sixième enfant de Léopold Legrand

César du meilleur espoir masculin : Bastien Bouillon dans La nuit du 12

Stefan Crepon dans Peter von Kant
Dimitri Doré dans Bruno Reidal, confession d’un meurtrier
Paul Kircher dans Le lycéen
Aliocha Reinert dans Petite nature

César du meilleur espoir féminin : Nadia Tereszkiewicz dans Les Amandiers

Marion Barbeau dans En corps
Guslagie Malanda dans Saint Omer
Rebecca Marder dans Une jeune fille qui va bien
Mallory Wanecque dans Les pires

César de la meilleure musique originale : Irène Drésel pour À plein temps

Alexandre Desplat pour Coupez !
Grégoire Hetzel pour L’innocent
Olivier Marguerit pour La nuit du 12
Marc Verdaguer, Joe Robinson pour Pacifiction - Tourment sur les îles
Anton Sanko pour Les passagers de la nuit

César du meilleur son : François Maurel, Olivier Mortier, Luc Thomas pour La nuit du 12

Cyril Moisson, Nicolas Moreau, Cyril Holtz pour En corps
Laurent Benaïm, Alexis Meynet, Olivier Guillaume pour L’innocent
Cédric Deloche, Alexis Place, Gwennolé Le Borgne, Marc Doisne pour Novembre
Jordi Ribas, Benjamin Laurent, Bruno Tarrière pour Pacifiction - Tourment sur les îles

César de la meilleure photographie : Arthur Tort pour Pacifiction - Tourment sur les îles

Julien Poupard pour Les Amandiers
Alexis Kavyrchine pour En corps
Patrick Ghiringhelli pour La nuit du 12
Claire Mathon pour Saint Omer

César du meilleur montage : Mathilde Van de Moortel pour À plein temps

Anne-Sophie Bion pour En corps
Pierre Deschamps pour L’innocent
Laure Gardette pour Novembre
Laurent Rouan pour La nuit du 12

César des meilleurs costumes : Gigi Lepage pour Simone - Le voyage du siècle

Caroline de Vivaise pour Les Amandiers
Pierre-Jean Larroque pour Couleurs de l’incendie
Emmanuelle Youchnovski pour En attendant Bojangles
Corinne Bruand pour L’innocent
Praxedes de Vilallonga pour Pacifiction - Tourment sur les îles

César des meilleurs décors : Christian Marti pour Simone - Le voyage du siècle

Emmanuelle Duplay pour Les Amandiers
Sebastian Birchler pour Couleurs de l’incendie
Michel Barthélémy pour La nuit du 12
Sebastian Vogler pour Pacifiction - Tourment sur les îles

César des meilleurs effets visuels : Laurens Ehrmann pour Notre-Dame brûle

Guillaume Marien pour Les cinq diables
Sébastien Rame pour Fumer fait tousser
Mikaël Tanguy pour Novembre
Marco del Bianco pour Pacifiction - Tourment sur les îles

César du meilleur long-métrage d’animation : Ma famille afghane de Michaela Pavlatova

Ernest et Célestine : Le voyage en Charabie de Jean-Christophe Roger et Julien Chheng
Le Petit Nicolas - Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? d’Amandine Fredon et Benjamin Massoubre

César du meilleur film documentaire : Retour à Reims (Fragments) de Jean-Gabriel Périot

Allons enfants de Thierry Demaizière et Alban Teurlai
Les années super 8 d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot
Le chêne de Laurent Charbonnier et Michel Seydoux
Jane par Charlotte de Charlotte Gainsbourg

César du meilleur court-métrage de fiction : Partir un jour d’Amélie Bonnin

Haut les cœurs d’Adrian Moyse Dullin
Le roi David de Lila Pinell
Les vertueuses de Stéphanie Halfon

César du meilleur court-métrage d’animation : La vie sexuelle de mamie d’Urska Djukic et Émilie Pigeard

Câline de Margot Reumont
Noir-soleil de Marie Larrivé

César du meilleur court-métrage documentaire : Maria Schneider, 1983 d’Élisabeth Subrin

Churchill, polar bear town d’Annabelle Amoros
Écoutez le battement de nos images d’Audrey Jean-Baptiste et Maxime Jean-Baptiste

César du meilleur film étranger : As bestas de Rodrigo Sorogoyen

Close de Lukas Dhont
La conspiration du Caire de Tarik Saleh
EO de Jerzy Skolimowski
Sans filtre de Ruben Östlund

César d’honneur :
David Fincher