Le 9 juillet 2003
- Festival : Les Eurockéennes 2003
Pari gagné à Belfort avec une programmation qui laisse rêveur.
En cette période de crise culturelle, les Eurockéennes de Belfort ont tout de l’OVNI. Alors que les festivals d’Aix, d’Avignon, de Châlon sont sur la sellette, le staff des Vosges a tout fait pour maintenir l’événement. Quitte à chambouler la stratégie de communication et à intégrer les revendications des intermittents du spectacle et des 900 salariés d’Alstom (à deux doigts du licenciement) au déroulé des journées, et cela 48 heures avant d’accueillir les premiers spectateurs, nous a expliqué Patrice Papelard, ambianceur du festival. Les Eurocks, festival militant. Bonne formule et seul moyen pour que la fête puisse avoir lieu.
C’est peut-être ce côté "politiquement engagé" qui a fait la réussite de cette quinzième édition. Le petit plus qui amène la cohésion d’un public, harangué avant chaque concert par des intermittents leur demandant de les soutenir. Mais au-delà du faisceau de communication, les Eurocks sont avant tout un festival de musique. Et cette année nous pouvons dire que les programmateurs étaient motivés. Rien que la première journée laisse rêveur. Un chapiteau orienté reggae-dub avec Toots et Zenzile. La grande scène laissée d’abord à Mickey 3D et The Roots puis à l’indestructible Wampas en fin de soirée. Et une pléthore d’invités (Console, Ellen Allien, Nada Surf, The Streets...) ont envahi les autres sites. Mais l’événement de ce vendredi était anglais, en la présence du quintette d’Oxford Radiohead. Plus de 25 000 personnes s’étaient massées devant la grande scène pour acclamer le groupe pop-rock le plus inventif des dix dernières années.
Le samedi, la journée était coupée en deux parties bien distinctes. Un après-midi sous le soleil du rock, du métal et de leurs dérivés (AqME, Noise Surgery, Electric Six, Hell is for Heroes, Dyonisos) et un soirée résolument électro (le collectif Anticon, Death in Vegas, Tricky et les 2 many DJ’s). Mais cette nuit-là, vers une heure du matin, tout le monde est allé prendre sa dose d’énergie face à la grande scène en écoutant Slayer. Mur d’amplis Marshall, cheveux long, voix d’outre-tombe... Une véritable machine de guerre. Enfin, le dernier jour de ce festival était placé sous l’angle de la diversité. Après la chorale déjantées de The Polyphonic Spree, il y avait un large choix de musique du monde (Tony Allen, Marrakech EE, Zebda), un moment de nostalgie losque Dave Gahan hurlait le Personal Jesus de Depeche Mode sur la grande scène et les deux super shows d’Asian Dub Foundation et de Massive Attack pour clôturer.
Le bilan de cette 15e édition paraît excellent. Plus de 90 000 personnes sur trois jours (record battu). Une réactivité à toute épreuve et une programmation réussie. Après les nombreux problèmes des années précédentes (95-96-97), la nouvelle équipe des Eurocks s’était accordé quatre années pour donner une deuxième vie au festival. Pari gagné.
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