Let go

Après le succès de High/Low en 1996, Nada Surf se brouille avec sa maison de disques de l’époque qui lui suggère (fortement) de renouveler
la recette Popular. Seulement voilà, si Popular explose dès sa diffusion sur les college radios américaines, les Nada Surf ne veulent certainement pas fabriquer un deuxième album de hits, comme on le leur demande. Ils décident donc de jouer leurs morceaux en se moquant des formats imposés par leur maison de disque.
Paradoxalement, tous les titres de The Proximity Effect, leur deuxième album sorti en 1998, sont des tubes potentiels... même si le succès commercial n’est pas au rendez-vous. Des mélodies accrocheuses et incroyablement variées mettant en valeur des paroles touchantes, font de cet album un recueil rare, sensible et vrai ; à l’image de ses auteurs.

Après quatre ans d’absence, les trois New-Yorkais nous livrent ces jours-ci Let Go, une perle, un charme, une formule magique... un album radicalement différent et tout aussi réussi que le précédent. Mettez votre casque de walkman, fermez les yeux, et retrouvez-vous dans la bulle de Nada Surf : voyage vers un monde de quête d’amour (Inside of love), où l’on se moque de ceux qui ont quelque chose à prouver (Blonde on blonde) et où l’on essaie de rester soi-même, un éternel Happy Kid, qui a grandi mais qui refuse de perdre ses illusions et qui veut continuer de rêver sa vie les yeux ouverts.

Des mots personnels, authentiques, ajoutés à des notes tantôt attendrissantes (Là pour ça, Paper boats), tantôt percutantes (Hi-speed soul, Treading water). Influencés par des groupes intimistes (Grandaddy et Luna), les membres de Nada Surf mûrissent et leurs compositions musicales adoptent une rythmique plus proche du songwriting (Blizzard of’77, Fruit Fly). Cette nouvelle direction leur permet de montrer au public qu’ils sont non seulement capables d’élargir leur registre de refrains pop/rock toujours aussi efficaces, mais qu’ils excellent également dans l’écriture de magnifiques ballades.