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Le 30 juillet 2003
Eric Clapton en acoustique, c’est l’orfèvre de retour à son atelier de campagne...
Eric Clapton en acoustique, c’est un peu un génie qui revient aux plans de ses premières inventions. C’est l’orfèvre de retour à son atelier de campagne, le prestigitateur qui retrouve ses vieux tours de passe-passe.
C’est ça l’Unplugged de la chaîne musicale MTV. Le dénuement et la sobriété sonore. Un état d’esprit. Le roi guitariste le savait et se pointait en monsieur tout le monde. Regard timide, il empoignait sa guitare sèche de circonstance et grattait trois cordes pour que la magie s’empare de la salle. Un rythme tranquille, Signe, intro bluesy. Aux côté de Clapton, Andy Fairweather Low, un grand aussi, fidèle accompagnateur qui épaule l’homme aux lunettes tombantes et aux doigts d’or. Before you accuse me suit, toujours en duo. Une soirée brûlante et humide dans un club de la Nouvelle-Orléans. Le blues est clair, la voix haute et vibrante. Lorsque Hey hey s’envole, les jalons sont posés pour un départ imminent.
Entrent en scène les musiciens. Ray Cooper s’installe derrière ses congas, Chuck Leavall se pose à l’orgue. Choristes, bassiste et batteur pour interpréter cet hommage au fils du God, disparu trop tôt. C’est sans doute l’une des plus belles ballades rock jamais composées, et elle a logiquement raflé l’Award de la meilleure chanson en 1994. En enchaînant Lonely stranger et Nobody knows when you’re down and out (hommage aux musiciens noirs américains), la formation prend ses marques, le piano du génial Chuck est aérien, léger, parfaitement accordé avec les sons fiévreux des guitares et de la basse acoustique tenue par Nathan East.
Puis Layla. Tout Clapton dans cette chanson. On la connaissait version électrique, la voici acoustique. Elle est bien plus belle ainsi. Rien que ce moment mérite l’achat du CD. Suivent Running on Faith, poignante ballade à laquelle succède le retour aux racines avec Walkin’ Blues, Alberta, San Francisco Blues et Malted Milk. Tout est parfait, peut-être trop, au point qu’il manque quelque chose à critiquer, un défaut de fabrication qui ne veut pas se révéler. Old Love est un monument. Les choristes Katie Kissoon et Tessa Niles élèvent la voix de Clapton, qui se livre à un duel de seigneurs avec son pianiste. Plus d’une minute de solo chacun pour confronter les talents, les fondre dans un même moule. L’assistance ne peut espérer mieux.
Le concert est conclu par Rollin’ and Tumblin’, nouveau clin d’œil à la musique noire, titre immortalisé jadis par Bessie Smith et Muddy Water, puis l’estrade se vide de ses musiciens. Ils laissent la salle sans mot, repartent comme ils sont venus, discrètement, comme si c’était facile de réaliser le concert parfait. Clapton est un peu voûté, souriant. Il n’avait rien à prouver, son visage ravi le prouve : s’il a joué, ce n’était sûrement pas pour les six Grammy Awards que l’album recevra quelques semaines plus tard. Non, c’était juste pour le plaisir.
Eric Clapton - Unplugged (Reprise Records)
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