Le 31 mars 2018

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Après Jeanne Added, la scène rémoise épate toujours plus. Le second album du duo de potes de the Shoes explose les canons français pour se situer au firmament de la production européenne. Les Britanniques n’ont qu’à bien se tenir.
Après Jeanne Added, la scène rémoise épate toujours plus. Le second album du duo de potes de the Shoes explose les canons français pour se situer au firmament de la production européenne. Les Britanniques n’ont qu’à bien se tenir.
Ils ont produit Raphael, Lilly Wood and the Prick, Woodkid, Julien Doré et sortent d’un premier album en 2012, riche en promesses, qui avait été adoubé lors d’une vidéo surpuissante, par Jake Gyllenhall en personne. Time to dance était une bombe. Il ne leur restait plus qu’à attendre la conflagration.
Avec leur opus Chemicals, le duo formé par Guillaume Brière et Benjamin Lebeau revient calmer nos ardeurs sur des sons très nineties qui sont autant de clins d’oeil à la musique de leur enfance. Le titre annonce l’acide désinhibant des Brothers britanniques dont on retrouve toute l’agitation décapante sur les virtuoses 15 Instead & Brown et surtout Drifted, single cinglé qui déglingue quelques neurones aux coups de tête bangés. L’ambiance urbaine, caverneuse à la Faithless ou Massive Attack habite cet univers aux ambiances variées (la trip hop de Feed the Ghost) et étonnamment compacté dans un emballage de 10 morceaux de joaillerie qui ne risque en rien l’oxydation.
Whistle convoque la French touch sublimée, Lost in London renvoie à nos cousins les Britons dans toute la noirceur obsessionnelle du début des années 80. En sous-marin, Submarine flirte avec la Jungle avec une majesté vocale pop et un cachet mélodique confirmé par le formidable Made for you qui habite l’esprit de son intransigeance émotionnelle entrelaçant les chœurs orgiaques jusque dans un final synthétique qui se pose là.
Petit joyau électro à la pureté d’un Röyksopp, Give it away est au milieu de cette collection d’ambiances l’incarnation intemporelle d’une scène française qui n’a finalement plus de compte à rendre à ses illustres modèles dont elle a su, en fait, dépasser tous leurs petits légitimes...