Le 3 novembre 2017
Quand la France passa à côté de l’un des grands albums pop des années 80. Retour sur le culte d’une diva d’une décennie.
Chanteuse des Go-Gos, premier girls band de l’histoire et véritable phénomène américain qui préfigurait notamment les Bangles, Belinda Carlisle est un cas à part dans la pop.
Après un début en solo avec un premier album éponyme au succès confidentiel, essentiellement américain, avec le hit Mad about you, et une apparition sur la BO du film Mannequin, Belinda Carlisle, ancienne punkette jugée petite grosse par sa maison de disques, est relookée pour devenir une vamp eighties imparable.
Le résultat est à contre-pied de ses déambulations au sein des Go-Gos. Son deuxième album solo, Heaven on Earth, devient l’une des plus grosses ventes de l’année 1987, aux USA et au Royaume-Uni où elle aligne les singles à succès, plus de cinq en l’occurrence sur ce nid à tubes. Tout commence avec notamment la fabuleuse histoire de l’hymne Heaven is a Place on Earth, numéro 1 mondial, des Etats-Unis au Royaume-Uni, en passant par l’Europe Top Hot 100 singles. Si l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique ou la Suisse succombent, la France, curieusement, reste totalement hermétique, faute d’une programmation en radio suffisante. Le tube n’entre pas dans l’emblématique top 50. D’ailleurs aucun morceau de la star ne trouvera un écho médiatique, alors que très vite Belinda s’installe sur notre territoire pour vivre dans l’anonymat. Une histoire d’amour avec notre pays qui ne sera pas réciproque.
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Les singles issus de l’album s’enchaînent. I Get weak sur certains marchés (morceau de Diane Warren), Circle in the Sand (la plus grande ballade de l’album, sublime notamment dans sa version longue signée William Orbit), ou encore Love Never dies, I Feel Free, cover rock californien de The Cream, sans oublier World Without You, joliment étiré en version extended, toujours par les talents de William Orbit, collaborateur de Depeche Mode qui remixera aussi le Justify my Love de Madonna, avant de produire son album Ray of Light à la fin des années 90.
L’album Heaven on Earth est peut-être ce qu’il y a de plus eighties parmi les albums pop de cette époque. Cet enchaînement enjoué de mélodies tantôt rock (Should I let you in, Nobody Owns Me, I Feel Free), tantôt romanesques (I Get Weak, World Without You, We Can Change) est transcendé par ses tubes qui demeurent encore des références pour toute compilation de cette époque.
Heaven is a Place on Earth avait tout du carton potentiel en France et Circle in the Sand est la perte d’un des plus beaux slows estivals de la décennie pour l’audience hexagonale.
Avant d’être dépassée par Céline Dion qui s’accapara ses auteurs compositeurs et de sombrer dans la cocaïne, Belinda enchaîna les albums policés mais flamboyants, entre deux reformations des Go-Gos qui ont enfin fait leurs adieux à la scène en 2017. Belinda a depuis quitté la France, mais pas avant de proposer en toute indépendance un album en français, loin des sons stériles de ses grands standards, Voilà.
Cette année, Heaven on Earth a célébré ses trente ans, dans une édition Super Deluxe riche en vinyles, avec un son restauré et trois inédits. Parallèlement, la star assagie a proposé son premier projet solo en dix ans, composé de morceaux inspirés par des chants sikhs. C’est une autre histoire.
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