Electronique
Le 1er octobre 2002
Retour aux grands moments du psychédélisme.
- Artiste : Death in Vegas
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Le duo de producteurs anglais recrée les grands moments du psychédélisme sur son troisième album, va-et-vient continu entre rock et electronica. Le chaînon manquant entre Primal Scream et Chemical Brothers, et bien plus encore.
Quand on appelle son album Scorpio Rising, autant mettre de côté humilité et modestie. Tim Holmes et Richard Fearless ont en effet repris le titre d’un film culte du cinéaste underground Kenneth Anger, juxtaposant images de bikers virils et prédications du Christ. Le réalisateur a par ailleurs envoyé le duo au diable quand celui-ci lui a demandé de tourner un mini-film en accompagnement du disque. Sachant que cet homme dirigeait l’Eglise de Satan à Hollywood dans les années 60, de telles menaces risquent de ne pas être proférées en vain. On souhaite à Death In Vegas de se tirer indemnes de ces malédictions, Scorpio Rising étant sans nul doute leur meilleur album et l’un des plus intéressants de 2002.
Ceux qui ont vu l’inquiétante vidéo de Hands Around My Throat, dans lequel Emmanuelle Seigner parcourt les bas-fonds parisiens à la recherche de chair fraîche, connaissent la facette la plus sombre de l’album. Le single lui-même se classe parmi les meilleurs exemples de l’electroclash, ce genre qui mélange la pop electro des années 80 avec l’énergie du punk. Death In Vegas a d’ailleurs fait appel à la chanteuse d’Adult, un des fleurons de cette vague, pour ajouter un supplément d’arrogance à ces boucles et ces guitares rageuses dignes du meilleur New Order.
C’est pourtant sur la longueur de l’album que l’expérience de Fearless et Holmes, vétérans de la scène big beat, porte tous ses fruits. En bons DJs, le duo mélange les époques et alterne des morceaux aux évidentes influences sixties avec des instrumentaux électroniques plus acides. Moins influencés par la techno que leurs anciens collègues des Chemical Brothers, les Death In Vegas ont en revanche le même sens du casting. Paul Weller apporte une flamboyante touche soul à So You Say You’ve Lost Your Baby ; on crie au miracle quand Liam Gallagher s’approprie Scorpio Rising, le morceau le plus réussi qu’il ait chanté depuis des lustres.
Après de telles montées d’amphétamines, les descentes sont sublimes. Surtout quand Hope Sandoval les accompagne de sa triste voix boudeuse, sur fond de violons hindous, pour Killing Smile et surtout Help Yourself. Déjà à l’œuvre avec les Chemical Brothers sur un morceau éthéré qui fit les beaux jours d’une pub pour Air France, la chanteuse de Mazzy Star se présente ici sous son meilleur jour. Cette véritable suite psychédélique met en valeur ce qui fait la grandeur de Scorpio Rising : un son tourné vers le passé, mais une morgue et un aplomb dans la voix qui nous rappellent que c’est ici et maintenant que quelque chose est en train de se passer.
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