Où est le soleil ?
Le 18 février 2003
Comment une chorale gospelo-pop texane s’apprête à conquérir l’Europe.
- Artiste : The Polyphonic Spree
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Tim DeLaughter, cerveau de The Polyphonic Spree, a toujours rêvé de mettre sur pied une chorale pop à l’ambition et à la taille démesurée. Depuis l’été 2000, c’est chose faite avec ce groupe-famille de Dallas.
Après avoir passé près de deux ans sur les routes à peaufiner leur répertoire dans la joie et la bonne humeur, les vingt-quatre musiciens entrent en studio début 2002 pour concevoir The Beginning Stages Of ... The Polyphonic Spree, premier album lumineux s’il en est. La beauté immédiate de la pop la plus luxuriante rencontre ainsi un gospel champêtre saupoudré d’orchestrations qu’un Phil Spector un brin plus Redneck n’aurait pas renié.
Ici, pas de prises de bec, pas de questionnement existentiel : on célèbre le soleil et l’amitié, on chante la joie des jours nouveaux (la moitié des titres de l’album comporte d’ailleurs le mot "day"). La joyeuse troupe offre un spectacle permanent, ses membres tous vêtus de robes blanches raëliennes accueillant régulièrement sur scène des enfants, des animaux, voire des spectacles de music-hall en première partie. Bref, elle redonne à la pop ses plus beaux habits de fête, The Polyphonic Spree signifiant d’ailleurs littéralement "la noce polyphonique".
Chaque morceau est conçu sur un canevas bien connu mais ô combien efficace : une ritournelle enivrante naît d’un chant solitaire, grandit petit à petit avec l’apport de chanteurs et musiciens supplémentaires pour finir dans un tourbillon jouissif de choeurs en canon, de cuivres tonitruants et d’instruments à vent à peine essoufflés. Ainsi, It’s The Sun nous emmène sur une barque du Mississippi pour y célébrer le soleil, Hanging Around The Day et sa lente progression est un hymne en soi à l’oisiveté, et le nouveau single Light & Day prouve que le groupe est capable de rivaliser avec beaucoup sur le terrain de la concision pop.
L’atypique et bien nommé A Long Day conclut le disque par dix minutes d’une boucle psychédélique se faisant et se défaisant au gré des feedbacks, lorgnant ainsi vers les territoires du chantre de la répétition minimaliste Terry Riley. Avec de telles compositions en poche, le groupe, qui prend toute sa vraie dimension sur scène, devrait conquérir la vieille Europe durant les festivals à venir. Et en attendant gaiement l’été, célébrons le soleil !
The Polyphonic Spree - The Beginning Stages of... (Good Records) - sortie le 25 février
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