Provocateur, brillant et infatigable, Pedro Almodovar enchaîne les films depuis le début des années 80.
Personne mieux que lui en Espagne ne sait filmer les femmes : les problèmes des femmes, la fragilité des femmes, les excès des femmes.
Portrait du réalisateur qui a imposé le cinéma espagnol au box-office.
Né le 25 septembre 1951 à Calzada de Calatrava (Espagne, Pedro Almodovar regarde la vie en technicolor et très jeune, trouve sa voie : le cinéma. A seize ans, sans un sou en poche, il part à la recherche de son rêve et s’installe à Madrid. Il a pour projet de s’inscrire à l’école officielle du cinéma, mais celle-ci vient de fermer ses portes sur ordre de Franco.
Commence alors la ronde des petits boulots avant qu’il ne trouve un job fixe à la Compagnie nationale du téléphone dans lequel il restera douze ans. Parallèlement à ce travail alimentaire, il écrit des scénarios et les tourne en Super 8. Il fait aussi partie d’une trouve de théâtre Los Goliardos et d’un groupe punk-rock parodique Almodovar y McNamara.
Il côtoie alors la classe moyenne qu’il découvre, et les petits malheurs des gens sont pour lui une source inépuisable d’inspiration.
En 1974, il réalise son premier courtmétrage. Une dizaine d’autres suivront jusqu’en 1979.
Quant la démocratie arrive en Espagne en 1980, Almodovar sort Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier. Film cru, qui caractérise la volonté d’ouvrir le cinéma espagnol à la liberté retrouvée.
Viennent ensuite Le labyrinthe des passions et Matador, films qui révèleront Antonio Banderas.
Avec Femmes au bord de la crise de nerfs, Almodovar gagne ses galons de cinéaste reconnu. Le film sort des frontières et le propulse au rang de réalisateur "à la mode". Attache-moi, Talons aiguilles, Kika s’enchaînent alors le positionnant comme un cinéaste particulièrement doué quant il s’agit de mettre en scènes des actrices.
Mais c’est avec Tout sur ma mère en 1998, qu’Almodovar atteint la consécration. Il obtient pour ce film le prix de la mise en scène à Cannes, l’Oscar et le César du meilleur film étranger, le Golden Globe et sept Goya (l’équivalent des Césars en Espagne). Si Parle avec elle (2001), traite d’une amitié entre deux hommes qui se rencontrent au chevet de... femmes, il passe à un registre plus intime avec La mauvaise éducation (2003), œuvre dure et noire sur les cicatrices d’une enfance violée. En 2006, retour à la case drôles de dames avec Volver, une fois de plus sélectionné à Cannes.
Filmographie
– Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (1980)
– Le labyrinthe des passions(1982)
– Dans les ténèbres (1983)
– Qu’ai je fait pour mériter ça ? (1984)
– Matador (1985)
– La loi du désir (1986)
– Femmes au bord de la crise de nerfs (1987)
– Attache-moi (1989)
– Talons aiguilles
(1991)
– Kika (1993)
– La fleur de mon secret (1996)
– En chair et en os (1997)
– Tout sur ma mère (1998)
– Parle avec elle (2001)
– La mauvaise éducation (2003)
– Volver (2006)
– Etreintes brisées (Los abrazos rotos, 2009)