Le 17 mai 2016
- Réalisateurs : Pedro Almodóvar - Olivier Assayas
- Festival : Festival de Cannes 2016
Deux cinéastes diamétralement opposés en cette septième journée de compétition cannoise : Pedro Almodovar et Olivier Assayas. D’un côté un vétéran n’attendant plus que la récompense ultime, de l’autre un habitué à la filmographie inégale mais désireux de transformer le bel essai Sils Maria.
Deux cinéastes diamétralement opposés en cette septième journée de compétition cannoise : Pedro Almodovar et Olivier Assayas. D’un côté un vétéran n’attendant plus que la récompense ultime, de l’autre un habitué à la filmographie inégale mais désireux de transformer le bel essai Sils Maria.
Quand bien même Pedro Almodovar avait laissé sur sa faim quelques-uns de ses habitués avec Les amants passagers, le cinéaste fait sans nul doute déjà figure de favori en ce 69e Festival de Cannes. Julieta, son nouveau film, est une pure tragédie où le spectateur est sans arrêt placé sur de fausses pistes. Un beau drame comme l’espagnol en a le secret, mais emprunt d’une gravité nouvelle. Et si Adrana Ugarte, la Julieta jeune de Julieta, devenait la nouvelle muse du réalisateur ? Mieux : la prestation de l’actrice lui vaudra-t-elle un prix d’interprétation ?
Notre critique de Julieta est à lire ici.
Olivier Assayas est un cinéaste à la filmographie retorse. De ces faiseurs insaisissables capables de passer du drame au thriller, du mélodrame à la fresque policière, pour le pire comme pour le meilleur. Une démarche intéressante, mais dont la transversalité avait eu tendance parfois à perdre les spectateurs. Seule une passion pour le rock jamais démentie de film en film avait fait office de métaphore filée. Sils Maria, bien que moyennement bien accueilli à Cannes en 2014, était pourtant l’un des meilleurs films de l’année. C’est dire, donc, que l’on attendait Personal Shopper. D’où notre intense déception car il s’agit d’une sortie de route.
Cannes a souvent ses souffre-douleurs, et pas toujours pour les bonnes raisons. Mais le naufrage d’Olivier Assayas est tel que sa sélection en compétition risque d’être plus dommageable qu’autre chose : c’est un peu comme le jeter dans la fausse aux lions. Le bonhomme a beau avoir un nom, et qui plus est Kristen Stewart au générique de son film, mais sa légitimité pourrait cette fois en prendre pour son grade. Dommage, tant nous avions placé d’espérances en lui.
Notre critique de Personal Shopper est à lire ici.
Demain, seront projetés entre autres La Fille inconnue (le nouveau Dardenne), et Aquarius, de Kleber Mendonça Filho. Si l’on ne présente plus le duo belge, le second pourrait de nouveau créer la surprise, après l’excellent Les bruits de Recife. Du cinéma social brésilien, mais bizarre, dérangeant et filmé comme du John Carpenter.
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