Le 22 mai 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
Notre correspondant cannois Gérard Crespo vous livre en avant-première ses avis sur tous les films projetés...
The tree / L’arbre
Honnête adaptation. Une Charlotte Gainsbourg habitée. Il manque tout de même ce supplément d’âme permettant de transcender une sage coproduction.
Fair game
Honnête film d’investigation politique, bien dans l’esprit d’un certain cinéma hollywoodien critique.
Poetry
Beau récit, surprenant, tout en demi-teinte. L’actrice Yun Junghee mériterait le Prix d’interprétation.
Chantrapas
Une belle parabole sur la condition d’artiste et un style fidèle à la poésie mélancolique de Iosseliani dont c’est un peu le film somme.
La nostra vita
Dosage subtil de chronique familiale et de drame social, ce film pourrait valoir un Prix d’interprétation à Elio Germano.
Hors-la-loi
Applaudissements mérités pour ce thriller efficace, bien joué et abordant un sujet historique trop peu traité au cinéma. En dépit d’un style un peu télévisuel, c’est une réussite.
- Copyright StudioCanal
Soleil trompeur 2
Moins intimiste et plus spectaculaire que le premier volet, le récit perd en finesse ce qu’il gagne en efficacité, en restant un grand moment de cinéma.
Tender son
Oppressante et austère, une œuvre qui séduit davantage sur le papier qu’à l’écran, mais contient quelques séquences impressionnantes.
Courts métrages cannois
Une sélection marquée par la noirceur. Deux des réussites ont été Treore d’Annarita Zambrano à la Quinzaine des Réalisateurs et Vasco de Sébastien Laudenbach à la Semaine de la Critique.
Road irish
Ovation méritée pour Ken Loach. Convaincu et percutant, filmant avec punch un drame individuel dans un contexte politique. Un potentiel Prix du Jury.
Uncle Boonmee
Expérience sensorielle sur la transmigration des âmes. C’est le grand trip esthétique et poétique du Festival. Grand Prix du Jury ?
Los Labios
Cette radioscopie de la pauvreté en Argentine utilise le biais de la fiction sociale. La démarche force le respect, mais pèche par un certain statisme de ton et de style.
Biutiful
Palme d’or ? Grand Prix ? Prix d’interprétation à Javier Bardem ? Le cinéaste abandonne le film choral pour un drame intimiste épuré qui est l’un des moments forts du Festival.
Des hommes et des dieux
Un beau sujet et un traitement sobre. Classique mais évitant (de justesse) l’académisme, le film pourrait recevoir le Prix œcuménique ou un prix d’interprétation collectif.
Mon bonheur
Nespresso, partenaire officiel du Festival, pourrait aisément décerner la Palme du film soporifique à ce pensum, faux road movie et vrai récit glauque sur la déshumanisation.
Vous êtes tous des capitaines
Expérimental, ce projet de confrontation du documentaire et de la fiction bouscule le confort narratif et révèle un artiste inspiré, Oliver Laxe.
Copie conforme
Surprenant Kiarostami, changeant de cadre géographique et linguistique et optant pour un récit à double lecture. Potentiel de Prix du scénario voire d’interprétation pour Binoche.
Film socialisme
Un montage vertigineux au service d’aphorismes sur la guerre, l’Europe, la technologie...
Godard joue les vieux sages sentencieux en parlant de tout et de rien.
Quelques applaudissements polis en fin de projection...
Outrage
Le grand retour de Kitano dans le genre qui l’avait révélé, le film de yakuzas. Un brio dans la mise en scène du ballet de la violence et une ironie cinglante qui pourraient attirer l’attention du jury de Burton.
I wish i knew
Jia Zhangke apporte un éclairage intéressant de l’histoire de Shanghai par une série de témoignages en plans fixes et de documents d’époque. Pour maîtrisé qu’il soit, son dispositif de plus de deux heures pourra lasser par sa redondance.
Countdown to zero
Pamphlet antinucléaire citoyen, plutôt bien ficelé, mais n’échappant pas au schématisme et au sermon, deux péchés mignons des documentaires sur notre planète.
L’autre monde
Roman-photo policier, "jeuniste" et mou, recyclant les thèmes dans l’air du temps, à peine sauvé par une trame habile.
- Copyright Haut et Court
La princesse de Montpensier
Adaptation littéraire soignée qui devrait ravir les fans de reconstitution historique et de romanesque contenu. Mais on a connu Bertrand Tavernier plus incisif et inspiré.
Un homme qui crie
Drame familial, social et politique, le film touche par sa sobriété et son style épuré. Possible Prix, dont celui d’interprétation à Youssouf Djaoro en père ravagé de remord et de douleur.
Kaboom
Araki dynamite la Croisette. Revenant à la veine de ses premiers films, il concocte un trip loufoque aux faux accents lynchiens et au second degré savoureux.
Les amours imaginaires
Xavier Dolan confirme les promesses de son premier film. En dépit d’abus de coquetteries de style, ce récit d’une double illusion amoureuse séduit par sa sincérité.
You will meet a tall dark man
Un Woody Allen en sélection cannoise est toujours la cerise sur le gâteau. Avec l’âge, le cinéaste se montre plus cruel envers ses personnages sans se départir de son élégance d’écriture. Jubilatoire !
Another year
Deuxième Palme d’Or pour Mike Leigh après Secrets et mensonges ? Cette chronique des quatre saisons dans la vie d’une famille réunit tous ses thèmes et dose avec brio rire et émotion. Ruth Sheen et surtout Lesley Manville en copine à la masse pourraient décrocher un prix d’interprétation.
Chatroom
Cette incursion dans le cinéma anglais d’un spécialiste du fantastique japonais convainc à moitié. Habile thriller sur le monde virtuel des adolescents, le film n’échappe pas toujours à l’emphase et au ton moralisateur.
Draquila, l’Italie qui tremble :
Percutant documentaire sur la scandaleuse gestion du pouvoir par Berlusconi. C’est un peu le "Farhenheit 9/11" de Sabina Guzzanti, en plus subtil et effrayant. La séance a fait le plein, on s’en doutait, des médias italiens accrédités...
Bedovilled
Récit qui commence en chronique sociale pour dévier vers le gore extrême, ce premier film coréen a secoué la Semaine de la Critique et ne démériterait pas pour la Caméra d’or.
Aurore
Oppressante mais magistrale, cette radioscopie d’un criminel confirme le talent de l’auteur de La mort de Dante Lazarescu. Possible Prix Un Certain Regard.
Robin des Bois :
Minimum syndical artistique et grand public pour ce film d’ouverture certes supérieur à Da Vinci Code ou Fanfan la Tulipe mais un brin décevant eu égard à la filmographie de Ridley Scott. Cate Blanchett manie cependant l’épée bien avec davantage de dextérité que Olivia de Havilland...
Tournée :
L’archétype du "petit" film sympa de festival, qui aurait eu sa place dans une section parallèle et se retrouve propulsé en compétition, par un mystère qui m’échappe. Un ton décalé et quelques séquences burlesques arrivent quand même à capter notre attention.
Chongqing Blues :
Emouvant récit d’un deuil et de la reconstitution d’un meurtre mais aussi d’un amour paternel. Quelques passages académiques mais le film séduit.
Nostalgie de la lumière :
Documentaire rigoureux sur l’astronomie mais aussi les crimes politiques en Argentine.
The housemaid :
Drame flamboyant d’un érotisme subtil et discret magistralement joué. Possible prix du scénario ou du doublon du Prix d’interprétation pour Jeon Do-young.
Wall street 2, l’argent ne dort jamais :
Oliver stone concocte un plat un peu réchauffé qui émousse l’effet de surprise. Michael Douglas en fait des tonnes, mais le spectacle demeure plaisant.
Angelica :
Standing ovation pour le centenaire Oliveira (102 ans !) qui présente un récit comme à son habitude insolite, intemporel et austère. Du grand art !
Galerie Photos
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