Blonde à part
Le 25 novembre 2004
L’excentrique chanteuse de No Doubt sort un premier album amphétaminé et plein de promesses.


- Artiste : Stefani, Gwen
Placé sous le haut patronage de Prince et Madonna, le premier album solo de la chanteuse de No Doubt mélange la new wave de son adolescence et la fraîcheur du rap et du R&B. Beau casting pour un album acidulé et attachant.
En sortant un album à guitares, Gwen Stefani n’aurait choqué personne, et se serait peut-être même facilité la tâche, commercialement parlant. Après tout, No Doubt était un groupe de rock/ska, cousin mainstream de la vague alternative des années 90. Qui s’était fait repérer en première partie d’une tournée US de la Mano Negra. C’était oublier qu’enfant, la petite Gwen lisait toujours quelques pages de Cindy Lauper, Madonna et Kim Wilde le soir. Et serrait une petite poupée de Michael Jackson dans ses bras pour s’endormir.
Alors pas question de remettre les mains dans le cambouis rock comme l’ont fait les vieux grognards de U2. Stefani a préféré imaginer l’album parfait de pop façon années 80. Une époque vue comme un second âge d’or du studio, après les sixties de Phil Spector ou Berry Gordy. Pour le faire à l’ancienne donc, une pléthore de producteurs (Dr Dre, The Neptunes, Andre 3000 d’Outkast ou Nellee Hopper), de compositeurs et de musiciens, au point de servir un The real thing dans deux versions : une concoctée par Wendy & Lisa, anciennes sidewomen de Prince, et une autre "neworderisée" par la guitare de Barney Sumner et la basse de Peter Hook.
Un peu bric-à-brac, donc, Love angel music baby ? En 2002, Gwen Stefani s’était échappée de No Doubt pour un single avec la rappeuse Eve (que l’on retrouve ici dans Rich girl, version dancehall d’un vieux succès d’Ivan Rebroff). Trait d’union entre cette tentation hip-hop et le fond électro-pop de l’album : des synthés vintage un peu partout et un goût certain pour le kitsch et les sucreries (le Hollaback girl des Neptunes, Harajuku girls, le plus faiblard Cool).
Incroyable single, le baroque What you waiting for ? a détoné dès sa sortie par ses breaks et ses vocalises acrobatiques. Plus sobre mais pas moins énergique, Crash retrouve le goût de l’électro à la Mantronix, phrasé d’époque compris. A moins d’être totalement allergique aux années 80 tendance MTV, on se réjouira d’avoir trouvé la version pop des albums défricheurs et amphétaminés de Kelis ou Missy Elliott. Même si du côté rap, on n’est pas loin du son régressif et ludique des derniers Eminem. Sans les gros mots.
Gwen Stefani - Love angel music baby (Interscope)
Tracklisting
1 What you waiting for
2 Rich girl
3 Hollaback girl
4 Cool
5 Bubble pop electric
6 Luxurious
7 Harajuku girls
8 Crash
9 The real thing
10 Serious
11 Danger zone
12 Long way to go
13 The real thing (Wendy and Lisa slow jam mix)
resdee 20 décembre 2004
Love angel music baby
Excellent album.
Je connaissais pas trop no doubt mais la ce que j’ai decouvert m’a enthousiasmé et la personnalité de cette fille doit etre géniale. A écouter sans retenue !