Taille patronne
Le 8 janvier 2004
Toujours épaulée par Timbaland, Missy Elliott reste la patronne du hip-hop féminin. Ce que confirme ce nouvel album.


- Artiste : Elliott, Missy

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En retard pour la remise des prix de fin d’année, le cinquième album de la Miss n’en mérite pas moins éloges et couronnes. Encore plus musclé et ramassé que ses prédécesseurs, This is not a test ! démontre que Missy Elliott reste la Patronne.
Quelle fin d’année pour le hip-hop/r’n’b cela aura été : après la claque Outkast et la confirmation de la paire gagnante Kelis/Neptunes, voilà la brillante réponse du duo en grande partie responsable de la bonne santé de cette scène depuis quelques années, à savoir Missy Elliott/Timbaland. Ce dernier, quelque peu décevant (et ayant trop souvent recours aux mêmes ficelles) sur son album avec Magoo, prouve ici qu’il avait des beats en réserve pour sa chère Missy : Pass that Dutch et sa basse vrombissante, le métallique Wake up, Let it Bump ou encore Pump it up sont autant de recettes magiques pour dancefloors apathiques. Et la maison de disques de se délecter à l’idée de futurs et multiples best-of possibles...
Mais si les beats de Timbaland paraissent si bien en place chez Missy, ce n’est pas un hasard : La maîtresse de cérémonie est ici tout simplement phénoménale et, maturité aidant, assume complètement son rôle de modèle dans le hip-hop féminin. Sur Wake up, elle se permet même de s’adresser à la communauté noire américaine dans son ensemble, écrasant tous les clichés de bad girl sur ce superbe refrain : "If you don’t have a gun it’s alright, if you’re making legal money it’s alright." Plus loin au cours du morceau elle avoue justement "I’m a leader, I got the Martin Luther King fever." Jay-Z, invité sur le titre, est relégué au rang de figurant. L’autodérision de la Miss fait également toujours mouche, comme sur l’hilarant Toyz, qui raconte une de ses virées au sex-shop au cours de laquelle la vedette est reconnue par une vendeuse, puis par les autres clients...Et puis c’est toujours un plaisir d’auditeur conquis que d’essayer de débusquer les références old school qui fourmillent : si le Push it de Salt’n’Peppa apparaît facilement derrière Don’t be cruel, d’autres morceaux, comme le mythique Sound of da police de KRS One, font des apparitions éclair.
Avec ce nouvel album, Missy Elliott semble aboutir enfin à un univers qui reste cohérent et personnel de bout en bout, abordant le frivole comme le politique, visant les platines des djs comme les autoradios des fans. Après plusieurs années de bons et loyaux services envers le hip-hop, la Patronne est toujours en place.