L’homme aux neuf Oscars : une mine d’or pour Hollywood.
L’homme aux neuf Oscars, Billy (de son vrai prénom Samuel) Wilder, est né en 1906 en Autriche. Tout d’abord journaliste, ce fils d’un marchand de meubles viennois a l’occasion de collaborer au script de Menschen am Sonntag de Siodmak. Ce qui lui ouvre les portes de l’UFA pour laquelle il signe une quantité de scénarios avant de fuir l’Allemagne antisémite.
Emigré à Hollywood, il travaille pour Lubitsch et Hawks avant de passer à la réalisation. De sa première manière, néo-réaliste et noire, on retiendra surtout Sunset Boulevard (1950). Dès 1953, il bifurque vers la comédie parfois rose (Sabrina avec Audrey Hepburn, 1954) mais le plus souvent franchement boulevardière et truffée de sous-entendus graveleux (ce que les Américains nomment les double entendres) qui mettent les puritains de Hollywood en transes. En fait, Wilder ne respecte rien, ni le mâle américain (Sept ans de réflexion, The seven year itch,1955), ni la prohibition (Certains l’aiment chaud, Some like it hot, 1959), ni la promotion sociale (The apartment, 1960), ni l’Allemagne de l’Est et de l’Ouest (One, two, three, 1961) et encore moins le mariage (Embrasse-moi, idiot, Kiss me, stupid, 1964). Il termine ce feu d’artifice avec une formidable Vie privée de Sherlock Holmes (1969). Le polar anglais lui va comme un gant : avant Conan Doyle, il s’y était déjà essayé avec brio en adaptant Agatha Christie dans Témoin à charge (1957). Mais il parvient aussi a surprendre son monde dans un tout autre registre avec Stalag 17, évocation très réussie de la vie dans les camps de prisonniers en Allemagne.
La décennie suivante sera moins brillante. Quelques comédies un peu lourdingues, excepté Avanti ! (1973) avec Jack Lemmon, et un retour peu convaincant au réalisme noir avec Fedora (1978), qui a pu être considéré comme une suite à Sunset Boulevard.
Billy Wilder, qui nous a quittés en 2002, a alterné le bon et le moins bon en quarante ans de carrière et une trentaine de films. Il a cependant collectionné les succès populaires et fait partie des réalisateurs ayant rapporté le plus d’argent à Hollywood.
Filmographie (extraits)
– Uniformes et jupons courts (The major and the minor, 1942)
– Les cinq secrets du désert (Five graves to Cairo, 1943)
– Double indemnity (Assurance sur la mort, 1944)
– Sunset Boulevard (1950)
– Stalag 17 (1953)
– Sabrina (1954)
– The seven year itch (Sept ans de réflexion, 1955)
– Love in the afternoon (Ariane, 1957)
– Witness for the prosecution (Témoin à charge, 1957)
– Some like it hot (Certains l’aiment chaud, 1959)
– The apartment (La garçonnière, 1960)
– One, two, three (1961)
– Irma la Douce (1963)
– Kiss me, stupid (Embrasse-moi, idiot), 1964
– The private life of Sherlock Holmes (La vie privée de Sherlock Holmes, 1969)
– Avanti ! (1973)