Le 29 mars 2025
Quand Billy Wilder revient vers la vieille Europe et rend hommage en couleur à son maître Ernst Lubitsch !


- Réalisateur : Billy Wilder
- Acteurs : Richard Haydn, Lucile Watson, Joan Fontaine, Bing Crosby, Roland Culver, Sig Ruman , Harold Vermilyea
- Genre : Romance, Comédie musicale
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : BAC Vidéo
- Durée : 1h45mn
- Titre original : The Emperor Waltz
- Date de sortie : 21 décembre 1949

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Résumé : Virgil Smith (Bing Crosby), un colporteur américain, accompagné de son chien Buttons, a bien l’intention de vendre ses phonographes (une nouvelle invention) à la cour du roi François-Joseph d’Autriche (Richard Haydn).
Critique : Refoulé par les gardes, il va, sans ménagement, être confronté par l’intermédiaire de Buttons, à la comtesse Johanna Von Stulzenberg (Joan Fontaine) dont le caniche royale Shéhérazade pourrait donner naissance à une portée royale. Cette opportunité pourrait redorer le blason de son père le Baron Holenia (Roland Culver), en grande difficulté financière.
Il y a plusieurs niveaux de lecture à cette comédie musicale colorée qui dénote dans la filmographie de Billy Wilder, bien que toujours écrit avec son fidèle complice Charles Brackett.
En premier lieu, il pourrait s’agir d’un écrin uniquement fait pour valoriser Bing Crosby. Celui-ci va beaucoup chanter en culotte de peau bavaroise, certes, mais ce serait réduire Wilder à un honnête faiseur que de penser que ce serait là le but de cette production. C’est le chanteur-acteur qui va se faire au monde du cinéaste et non l’inverse !
Après la guerre et les souffrances de la famille autrichienne, le cinéaste avait envie de légèreté en retrouvant dans une comédie les paysages de son enfance.
Enfin, ce film est avant tout un hommage appuyé à son maître, pour qui il fut scénariste, et qui venait de disparaître récemment : Ernst Lubitsch. Tout rappelle l’auteur de La veuve joyeuse ("The Merry Widow", 1934) : un contexte de royaume d’opérette, des personnages légers et futiles, une histoire d’amour jugée impossible, des quiproquos et des portes qui claquent, et beaucoup, beaucoup de finesse et d’à-propos.
L’utilisation tronquée du phonographe en machine à faire de la confiture de fraise, ou la portée de chiots ne correspondant pas aux critères royaux sont de petits bijoux d’invention scénaristique.
Léger et sympathique, ce premier film en couleur du cinéaste bénéficie de plus d’une incroyable lumière en Technicolor due à George Barnes.
Billy Wilder "restera" en Europe la même année pour son film suivant, mais en revenant au noir et blanc : ce sera La scandaleuse de Berlin ("A Foreign Affair"), une comédie noire qui se passe dans l’immédiat après-guerre, avec Marlene Dietrich dans le rôle d’une chanteuse qui s’est accommodée des nazis !
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