Le 16 octobre 2021
En Allemagne, un groupe de prisonniers américains s’organisent pour tenter de s’évader. Billy Wilder jongle brillamment entre le drame de guerre et la comédie pour décrire une tranche de vie dans un stalag.
- Réalisateur : Billy Wilder
- Acteurs : William Holden, Don Taylor, Peter Baldwin, Neville Brand, Peter Graves, Robert Strauss, Richard Erdman, Sig Ruman , Otto Preminger , Harvey Lembeck
- Genre : Comédie dramatique, Film de guerre, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Durée : 2h00mn
- Date télé : 22 janvier 2024 20:55
- Chaîne : Arte
- Reprise: 11 septembre 2013
- Date de sortie : 7 octobre 1953
- Festival : Les Oscars 1954
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Résumé : En Allemagne, pendant la Seconde Guerre mondiale, des aviateurs américains sont emprisonnés dans le stalag 17. Dans le baraquement 4, deux soldats tentent de s’évader après plusieurs mois de préparation. Le sergent Sefton (William Holden), qui s’est spécialisé dans un petit marché noir, parie que l’évasion va échouer. La suite lui donnant raison, les deux hommes étant découverts et tués, il n’en faudra pas plus pour qu’il soit suspecté d’être à la solde des Allemands.
Critique : Bien que classé comme film de guerre, Stalag 17 est vraiment difficile à cataloguer : le ton est la plupart du temps celui de la comédie, d’après une pièce de théâtre, avec un une quasi-unité de lieu. Mais le métrage est en perpétuel mouvement, ce qui n’en fait pas une pièce filmée. Et contrairement à la majorité des œuvres hollywoodiennes ayant pour toile de fond la guerre, il n’y a pas de héros. Ce serait plutôt le contraire, la plupart des protagonistes étant des hommes ordinaires. Le personnage principal, Sefton, intéressé, ambigu, misanthrope et peu patriote, n’est pas particulièrement reluisant.
Le narrateur de l’histoire, autre surprise, n’est pas Sefton, mais Cookie (Gil Straton), un soldat effacé et silencieux qui n’a pas d’autre particularité que d’être son seul ami dans le baraquement, ou plutôt son âme damnée. Hormis en être témoin, il n’aura aucune influence sur le cours du récit.
Nous sommes à la veille de Noël, et les prisonniers, suspectés d’avoir aidé les fuyards, vont être dépossédés du peu qu’ils avaient, et notamment du précieux poêle à charbon. Ces privations vont renforcer l’inimitié inspirée par Sefton, qui lui, poursuit son business, paraissant lucratif dans les circonstances. Les choses vont s’accélérer quand deux nouveaux prisonniers, dont un officier, vont être affectés dans leur baraquement.
Si le récit ne minimise jamais les terribles conditions de vie de ces prisonniers, il est traversé de séquences de pure comédie : deux d’entre eux, l’un au pinceau, l’autre tenant le pot, peignent une ligne blanche, sous les yeux étonnés des gardiens, allant jusqu’aux baraquements situés un peu plus loin, qui hébergent des prisonnières russes. Attendant la visite du sous-officier qui les surveillent, ils se présentent tous de dos, pendant que l’un d’eux faisant face leur lit Mein Kampf. A l’entrée du militaire, tous se retournent affublés de la fameuse petite moustache.
Les nombreux acteurs, aux personnalités bien identifiables, servent brillamment le propos. William Holden, qui tourna quatre fois pour Billy Wilder, décrochera, pour cet emploi, l’Oscar du meilleur acteur en 1954, alors que le rôle avait été écrit à l’origine pour Charlton Heston. A noter la présence du cinéaste Otto Preminger dans le rôle du commandant du camp, aux bottes noires impeccablement cirées. Preminger, qui fit lui aussi la majorité de sa carrière à Hollywood est, comme Wilder, un Autrichien ayant fui le régime nazi.
Si l’œuvre peut rappeler par son thème La grande illusion de Jean Renoir (1937), elle n’a pas officiellement inspiré la série humoristique Papa Shultz (Hogan’ Heroes ou Stalag 13, 1965), ses auteurs poursuivis en justice ayant remporté le procès !
Billy Wilder, dont on ne louera jamais assez le talent, en génial touche-à-tout du cinéma, venait de tourner Le gouffre aux chimères (Ace in the Hole 1951), un drame situé dans le milieu du journalisme (avec Kirk Douglas), et s’attaqua ensuite à Sabrina (1954), une comédie sentimentale avec Audrey Hepburn, Humphrey Bogart et... de nouveau William Holden.
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