Le 28 mars 2011
- Réalisateur : Zack Snyder
Qui est Zack Snyder ? Un visionnaire incompris ou un roi de l’esbroufe ? Retour sur la carrière du réalisateur de Sucker Punch, la dernière déception en date au box-office américain...
Qui est Zack Snyder ? Un visionnaire incompris ou un roi de l’esbroufe ? Retour sur la carrière du réalisateur de Sucker Punch, la dernière déception en date au box-office américain...
Zack Snyder conduit tous ses films au front. Des films risqués, exhortés par le courage du bonhomme et son envie de faire un cinéma à sa façon, une vision personnelle dans le domaine du commercial qui ne peut pas plaire à tout le monde, à commencer par le public. Le problème, c’est que son cinéma coûte cher. Très cul, violent, chaotique, belliqueux... Pas très politiquement correct, surtout dans un environnement cinéphile plutôt à tendance démocrate (Snyder se réclame plutôt d’une droite conservatrice). Mais le réalisateur de 300 n’a que faire des états d’âme des uns et des autres quand il s’agit de parler de son cinéma. Il impose sa patte aux studios (Universal et Warner en l’occurence), celle d’un univers esthétique, techniquement brillant, et intrinsèquement bourrin, à son image.
Bien intentionné, Snyder serait un nouveau Fincher ; obtus comme il est, il n’a pas encore réussi à passer à la postérité, celle des réalisateurs attendus du public et adulés par la critique. Son public à lui, il est geek, celui du buzz sur la toile, mais aussi des fours en salle.
Chaque année l’internet et le rassemblement geek du Comic Con frémissent des nouvelles sensations destinées au public mâle de 15 à 35 ans (Scott Pilgrim, Kick Ass, Tron, l’héritage...). Au box-office, les studios déchantent toujours : le geek ne remplit pas une salle, à peine les séances de 14h ou les avant-premières. Pire, il télécharge illégalement sans passer par la case cinéma !
Snyder, l’incompris, est devenu un porte-parole pour les cinéphiles buveurs de bière et lecteur de BD, un peu décalé dans le paysage de la cinéphilie traditionnelle. Il réalise des films onéreux (Watchmen, Le royaume de Ga’Hoole et Sucker Punch ont tous coûté entre 80 et 130M$ !) qui déçoivent systématiquement. Watchmen n’a même pas réalisé 180M$ dans le monde entier (USA y compris !), mais, sans concessions, le cinéaste ne l’avait pas édulcoré de tout ce qui faisait le corps du comic originel (la violence et le sexe !). Ga’Hoole a volé bas : 140M$ sur tout le globe. Un score dérisoire pour une épopée vertigineuse qui échappait à l’esthétique ronflante des films pour enfants.
Pour Snyder, il est donc loin le temps du remake hyper violent de Zombie, L’armée des morts avait terrifié les foules en 2004 et relançait la mode des remakes des classiques de l’horreur des années 70. Il est aussi loin le temps barbare des 300 qui déconcertait tout le monde mais prenait d’assaut les salles de façon tonitruante, à l’instar de Gladiator huit ans plus tôt. Aujourd’hui Snyder, c’est Sucker Punch, du jeu vidéo hyper sexué sur grand écran. Un univers factice frétillant. Une inventivité luxuriante. Des actrices de fantaisie plus que des statures avec un quelconque poids psychologique. Snyder s’amuse toujours autant, mais ne décroche toujours pas le jackpot aux USA : pour son week-end d’investiture, il a fait perdre le sourire au studio Warner en ne décrochant que 19M$ en 3 jours, malgré des mois de pubs ciblées (et un budget supérieur à 80M$). Pis, il s’est fait battre par un film pour pré-ado, Journal d’un dégonflé 2 au budget de 20M ! La honte suprême.
Et oui, quand on ne peut pas plaire à tout le monde, il faut savoir en payer le prix fort ! Maintenant une question s’impose, jusqu’où pourra-t-il aller dans son projet de reboot de Superman ? On imagine qu’après 3 flops consécutifs, Warner devra lui serrer la bride pour que Superman : the Man of Steel ne réitère pas la déception de Superman returns en 2006.
Sucker Punch sortira en France le 30 mars 2011.
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