Un nouveau venu à la recherche de la claque esthétique.
D’origine britannique, Zack Snyder a commencé dans le milieu de la pub où il a su imposer rapidement un style personnel mêlé à un sens rare de la narration. Alignant les spots pour les plus grandes marques (Nike, Reebok) et les récompenses au-dessus de sa cheminée (dont un Lion d’or au festival publicitaire de Cannes), Snyder décide de mettre son talent au service d’un petit film de genre : L’armée des morts, qui, en américain, se dit Dawn of the dead et qu’il est très branché de baptiser "DOTD" (avec l’accent, s’il vous plaît). Sur le papier, un pari casse-gueule. A l’écran, un film extrêmement éprouvant qui lorgne plus vers Mad Max 2 que Souviens-toi l’été dernier.
Et si le style pub se ressent par moments, il ne fait pas d’ombre à la narration (nulle fioriture gratuite pas plus que d’esbroufe esthétisante, c’est mal connaître la maison) et donne lieu à quelques effets très percutants qui risquent d’impressionner pas mal de spectateurs dans la salle. Son bain de sang est néanmoins illuminé par la présence de la si fragile Sarah Polley (récemment vue dans Ma vie sans moi), authentique gage de qualité. Oser proposer un rôle pareil à une actrice aussi frêle, tout droit venue du cinéma indépendant, est déjà un signe d’audace et de talent.
Hélas, après ce coup d’éclat, Snyder se fourvoiera dans un péplum, 300, où la forme (bluffante par instants, ringarde à d’autres) l’emporte sur le fond qui sent le vide à plein nez. On attend un sursaut... Mais il n’est pas sûr que son adaptation de Watchmen redore son blason.
Filmographie
– L’armée des morts (Dawn of the dead, 2003)
– 300 (2007)
– Watchmen, les gardiens (Watchmen, 2009)