Mytheux
Le 13 février 2014
Un paquet de muscles en slip, des bastons énormes et de grandes phrases pour un péplum certes esthétiquement époustouflant, mais creux comme les têtes des Spartiates.
- Réalisateur : Zack Snyder
- Acteurs : Gerard Butler, Lena Headey
- Genre : Fantastique, Péplum
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h55mn
- Titre original : 300
- Date de sortie : 21 mars 2007
Lire notre édito : Le rêve américain : la nouvelle donne
Un paquet de muscles en slip, des bastons énormes et de grandes phrases pour un péplum certes esthétiquement époustouflant, mais creux comme les têtes des Spartiates.
L’argument : Adapté du roman graphique de Frank Miller, 300 est un récit épique de la bataille des Thermopyles, qui opposa en l’an -480 le roi Léonidas et trois cents soldats spartiates à Xerxès et l’immense armée perse.
Notre avis : A Sparte, on ne rigole pas. Les mômes, on les dresse au fouet. Ils ne vivent que pour leur patrie, marchent - ou crèvent - pour leur patrie, et supportent les troupes. À Sparte, on se promène en slip, et tous les hommes sont des masses de muscles. On aime aussi se moquer des Athéniens, avec un goût raffiné de l’homophobie. Enfin, mais surtout, on aime castagner. Et on castagne rudement bien.
C’est sans doute là tout l’intérêt de 300, adaptation très fidèle de l’œuvre de Frank Miller, le père de Sin City. Les deux tiers du film sont occupés par les combats, d’abord hallucinants, puis lassants. Images à la limite de la BD, du jeu vidéo et du cinéma, ces batailles au ralenti, furieuses, sanglantes, sont la seule réussite du film, mais, à force de répétition, fatiguent. Il n’y a rien sous les muscles des Spartiates que l’honneur et la virilité hurlante ("Ouh, ouh, ouh !" voilà leur cri de guerre).
Pourtant, il aurait été trop simple de limiter un film à un combat entre le "bien" (Sparte) et le "mal" (les Perses). Sans doute les esprits mal placés s’étonneront que les méchants soient noirs ou très basanés, parlent avec de forts accents et vénèrent un faux dieu sado-maso - et accessoirement se livrent à de vilaines orgies. Sans doute ces mêmes esprits feront un lien douteux entre le combat de la femme du roi Léonidas, qui s’acharne à faire envoyer des renforts à son mari, et une certaine guerre en cours au Moyen-Orient.
Avec ses couleurs sépia, ses gros plans sur mèches au vent et ses sandales sur sable, 300 est aussi malheureusement terriblement ringard, un comble pour un film censé révolutionner le péplum. L’ensemble de son casting (de bien mauvaise qualité, n’est respect pour la voix rocailleuse de Gerard Butler) s’active à déblatérer de grandes phrases, qui feront très beau sur l’affiche. Le reste sent le vide à plein nez, une scène d’amour risible entre ce bon roi Léonidas et son épouse atteignant même le comble du mauvais goût.
Zack Snyder, dont on avait aimé L’armée des morts remake du Zombie de romero, s’est donc trompé de chemin. On se souviendra sans doute de 300 pour sa mise en image, sa recherche esthétique inutile mais intéressante par sa proximité avec la BD. On oubliera en revanche rapidement l’ineptie de son scénario, de ses dialogues, de ses plans kitchissimes de gros balèzes en slip, de ses acteurs, et trois cents autres du même genre...
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Naira 22 mars 2007
300 - la critique
Frenchement... apres avoir lu cette critique de film je suis resté sans voix comment peu on etre critique de film est avoir si peu d’ouverture d’esprit... je trouve ça deplorable
j’ai seulement 17 ans et je me sens parfaitement capable de critiquer un film de la sorte, dire que les spartiates etais des tas du muscle en slip c’est vrement la cerise sur le gateau... Faut d’abords se dire que ce film est tiré d’une histoire vrai, les spartes ont bel est bien existé ce sont eux qui ont inspiré de nombreuse dictatures, ils avaient leur façons de vivre, si de nos jours nous ne la comprenons pas...
je trouve ça d’autant plus absurde de dire qu’ils etais sans intelligence (reference au "vide comme le crane des spartiates")
Critiquer c’est donné des arguments intelligent... un VRAI critique se doit de prendre une position neutre vis a vis de ce qu’il juge... la seule chose que je retire de votre texte, c’est qu’il faut connaitre avant de critiquer, avoir fais un minimum de recherche et pas seulement déblaterer des insultes sur quelque chose qui ne nous a personellement pas plus...
C’est VOUS qui avez le crane vide.
loeildu6clone 6 juin 2007
300 - la critique
Oui, je trouve l’article un peu sévère... il y a de la finesse dans le propos du réalisateur, ne serait-ce qu’au moment ou Léonidas mange une pomme sur un tas de cadavre. Il y a un réel propos, bien loin du cliché de "lhomme en slip" que vous évoquiez... vous êtes passé à côté du film. ça arrive, c’est pas grave...
fredalo 25 juillet 2009
300 - la critique
Je vous trouve encore peu sévère avec ce navet puant. Roman Graphique, on trouve de biens grands mots pour définir une bande dessinée. Miller se veut plus mais ne le sera jamais, il n est qu un des nombreux dessinateurs de Batman ou daredevil et s en sortait mieux dans ce registre. Sin City reste la meilleure adaptation de ses bd, beau, nerveux pas très profond. Au moment de la sortie de 300 Miller expliquait dans un accès de fascisme coutumier que la bataille des thermopyles était l acte de naissance de la civilisation occidentale. Il expliquait même que les populations arabes auraient été fort incapable de créer un objet comme celui dans lequel il parlait (un micro)... Le réalisateur n a pas cherché à amoindrir ce racisme dans l adaptation, les arabes y sont laids, caricaturaux, traitres, ceux qui les aident monstrueux... un film à oublier très vite en regardant Kingdom of heaven par exemple anti thèse de cette propoagande ambulante pour la guerre.
vanhzexen 11 mars 2014
300 - la critique
Il est aisé de comprendre pourquoi le film a pu faire polémique à sa sortie.
Snyder ne lésine pas sur les moyens de bien mettre en évidence des valeurs purificatrices qui sont à mon sens loins de glorifier la teneur du propos.
Bravoure, sens du sacrifice, fraternité, perfection physique, famille, respect, devoirs, liberté... et j’en passe.
Avec une prétention et une arrogance sans nom, ces 300 spartiates vomissent d’une idéologie redoutable.
De l’autre coté, monstres difformes et autres abominations s’occupent de la trahison, de la luxure et de l’asservissement pour la conquête du monde.
Fort heureusement, on peut compter sur le talent du réalisateur pour offrir une magnifique démonstration technique. Même les abdos de ces valeureux guerriers sont magnifiés en images de synthèse !
Des couleurs époustouflantes, des plans grandioses et un sens de la cinématographie. Des ingrédients parfaitement maitrisés.
Pour les yeux c’est un miracle... pour le reste vous en jugerez !