Le 23 mars 2016
- Réalisateur : Zack Snyder
- Date télé : 30 septembre 2019 21:15
- Chaîne : TMC
Les critiques anglophones déçues, selon les premiers papiers post embargo de Batman Vs. Superman.
Les critiques anglophones déçues, selon les premiers papiers post embargo de Batman Vs. Superman.
L’argument : Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…
Le film : Vendue comme un énième évenement geek ultime, la confrontation entre Batman et Superman semblerait a priori être surtout le reflet opportuniste de médias en manque de couvertures et de Unes, de marchands avides de produits autodigérés vendus sur des estampilles désormais convenues. L’overdose de films de super-héros tend à rendre certains coups de studio à peine audibles et l’affrontement entre Batman et Superman pourrait en pâtir.
Réalisateur vertueux dans le virtuel, Zack Snyder n’a jamais été très apprécié par la critique, souvent partagée entre son génie visuel et l’indigence narrative de ses films. A peine se souvient-on de ses efforts gore dans L’armée des Morts, le remake de Zombies de Romero qui est de loin son meilleur long. Par la suite, 300 est devenu le maître étalon du toc, Watchmen un flop à la cause perdue d’avance, et Sucker Punch un long clip vidéo enterré par le public peu avide d’écrans verts sur fond pop-techno.
Passé par l’animation comme George Miller avec les chouettes de Ga’Hoole, Snyder est depuis le stéréotype même du faiseur de blockbusters super-héroïques, à l’instar des J.J. Abrams ou Bryan Singer, ces grands talents amoureux d’argent, désormais incapables de tourner original et frais. Avec Man of Steel, le cinéaste de l’emphase ratait déjà le coche et, en pompant le style de Nolan, réalisait un long jeu vidéo hystérique avec un acteur gonflé des pectoraux, trop lisse pour nous faire croire dans ce reboot qui ne parvint jamais à décrocher la lune, c’est-à-dire un numéro 2 ! Il faut bien le succès phénoménal des derniers Marvel pour que Warner se décide à exploiter la légion d’héros des D.C. Comics. De Superman à Batman, ou encore, en passant par Wonder Woman, Aquaman et Flash, Warner enfile les projets pour se payer son Avengers bien à lui, puisqu’à la clé, le studio exploitera le cross-over paroxysmique de la Justice League partie 1, que Snyder s’apprête à tourner pour une sortie annoncée à la fin de l’année 2017, si le Star Wars Episode VIII le permet.
Selon la critique américaine, Batman v. Superman ne serait qu’une première pierre à l’édifice qui ne justifie jamais son existence en salle, si ce n’est par cette volonté d’asseoir une franchise collective qui pourrait leur rappeler des milliards de dollars.
Ainsi, après un embargo catégorique pour un film de cette importance, les critiques américaines et Britanniques lancent des signaux inquiétants, à l’aube de la sortie française
Le Hollywood Reporter , pas convaincu, admet la noirceur de ce film, qui devra rapporter 1 milliard de dollars dans le monde pour être vraiment crédible : oui, c’est épique. Pourtant, tout ne colle pas, comme l’inclusion un peu abrupte de Wonder Woman, qui de ce fait, n’a guère sa place entre les deux justiciers qui ne ressortent pas tout blanc du papier non plus. Indiewire corrobore, mettant en avant un gigantesque terrain de jeu pour enfants, dont la fin vient encombrer un peu plus, de par son twist, toutes les intentions de Warner, plus préoccupéepar la pérennité d’une franchise héroïque sur du long terme, alors que le studio a connu une année 2015 catastrophique.
(C) Warner Bros.
Comic Book.com défend le film et notamment 7 premières minutes époustouflantes, mais regrette le manque de nouveauté d’une épopée épique qui digère un peu trop ce qu’on a vu ces dernières années, avec un aspect melting pot qui ne laisse jamais de place à la surprise. Les caméos de Aquaman (Jason Momoa) et Flash (Ezra Miller) nous rappelle qu’on est à Pâques et que les oeufs recherchés sont bien ceux de la poule aux oeufs d’or.
The Telegraph pointe du doigt une structure narrative aberrante. Profondément énervé, le critique de Time Out New York ne voit rien d’autre qu’un énième Independance Day où l’on casse de l’emblème américain, sans montrer les morts. Aussi, il se met à fantasmer un génocide de super-héros.
Entertainment Weekly est consterné par l’orgie d’effets spéciaux numériques pour un spectacle trop familier.
Le magazine Forbes parle d’un superbe désastre, avec un Batman sans charisme.
La bible du business américain, Variety lorgne vers l’indulgence, reconnaissant des qualités de blockbuster indéniables, mais regrette toutefois l’aspect inachevé du projet. Un de plus.
Contrairement à Star Wars 7 qui n’avait pas été montré à la presse, ou du moins, pas avant les dernières heures précédant sa sortie événementielle pour un embargo total, le pari Batman v. Superman ne bénéficie pas d’engouement chez les critiques qui semblent nous répéter ce que beaucoup pensaient déjà tout bas : et si cette confrontation gâtée n’était qu’un énième film de Zack Snyder ? Pas de bol, cela semble être le cas : l’esbroufe fait son retour en salle ce mercredi 23 mars.
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