Dance to the radio
Le 4 mars 2004
Un premier album presque parfait qui prouve que le retour des années 80 a aussi ses bons côtés.
- Artiste : Franz Ferdinand
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Arty sans être poseurs, énergiques, imprévisibles et émouvants, les tout jeunes Franz Ferdinand livrent dès leur premier album une petite bombe dansante doublée d’un recueil de mélodies mémorables.
Baptisés d’après un archiduc austro-hongrois (dont l’assassinat est à l’origine de la grande boucherie de 14-18), tenant leur QG dans un château, on pouvait imaginer les Franz Ferdinand victimes de la fascination des rockers britons pour les fantômes de l’aristocratie - dernier exemple : le tout juste anobli papy Jagger. Sauf que "The Chateau" est un hangar squatté de la banlieue de Glasgow et que ces anciens étudiants en école d’art ne prennent pas leur petit monde de haut. On les verrait plutôt dans la grande famille disparate des groupes écossais (Belle And Sebastian, Arab Strap, Mogwai...) qui, l’éloignement aidant, refusent de se voir trop beaux dans le miroir médiatique londonien.
Signe évident de distinction : l’un des meilleurs morceaux de Franz Ferdinand, le groupe, a été relégué à la fin de Franz Ferdinand, l’album. Sur 40 ft, le chanteur Alex Kapranos se prend pour Morrissey tandis que le reste du groupe ne sait plus trop bien s’il est venu pour jouer du disco, du dub ou du rock psyché. Difficile de dire comment ce mélange improbable prend, mais il rejoint les Stone Roses ou le dernier Blur sur des cimes de majesté et de mélancolie. Avec en prime le plus mémorable riff de guitare entendu depuis le Seven nation army des White Stripes.
Bombardé numéro trois des charts anglais dès sa sortie, le deuxième single Take me out résume bien le savoir faire des Écossais : des lignes de guitares rugueuses et hargneuses, débouchant sans crier gare sur une rythmique dance irrésistible. La hype avait annoncé les nouveaux Interpol, les nouveaux Strokes, les nouveaux Hot Hot Heat, et on a plutôt une espèce de 2 Many DJ’s de la pop indie : capable de sauter du coq à l’âne en plein morceau et, mieux encore, d’émouvoir. Frustration sexuelle (This fire), coups de foudre à la bibliothèque ou en boîte (Jacqueline, Michael), le quotidien et ses petites histoires tragiques fournit la matière première des textes de Kapranos. Les titres Auf Achse et Come on home confirment d’ailleurs l’influence de la pop facile, sombre et grinçante de Pulp, plus encore que d’autres groupes des eighties (Gang of Four, The Fall), sur Franz Ferdinand. Après la domination du spleen nerd à la Coldplay/Radiohead, le désarroi glam de Franz Ferdinand va-t-il s’imposer pernicieusement ?
Franz Ferdinand - Franz Ferdinand (Domino/PIAS)
Tracklisting :
1 Jacqueline
2 Tell her tonight
3 Take me out
4 Matinee
5 Auf Achse
6 Cheating on you
7 This fire
8 Darts of pleasure
9 Michael
10 Come on home
11 40 Ft
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