Le 14 juillet 2009
Eté 2009 : du petit cinéma qui peine à créer de grandes envies.
Eté 2009 : du petit cinéma qui peine à créer de grandes envies.
Les Français s’en vont en vacances et ne penseront plus au cinéma, si ce n’est à travers quelques locomotives qui squatteront les petits cinémas de bord de mer. Des vacances cinématographiques donc qui s’imposent au vu de la médiocrité relative de la programmation estivale.
Curieusement, les films se multiplient, mais sans réellement avoir la capacité de motiver quiconque. Cette semaine Je ne dis pas non, Sans rancune, ou encore J’ai tué ma mère sortent dans un certain anonymat, celui de films qui ne sont pas à leur place dans le créneau estival. Force est d’admettre qu’en été, le cœur du spectateur est à la légèreté, aux films entre potes ou en familles sur espadrilles. Que penser alors de la programmation de The reader, œuvre à Oscars qui aurait dû sortir comme partout dans le monde autour de février mais qui se retrouve ici calé entre Harry Potter (un bon choix pour le coup) et des films comme Tricheuse et Un enfant pas comme les autres (deux bides en puissance) ? Incongru.
Riche en succulentes reprises italiennes pour quelques villes étudiantes et Paris, cette saison du soleil manque curieusement de comédies fédératrices (Very bad trip commence à dater, Les beaux gosses va jouer la carte du sleeper tout l’été et L’âge de glace 3 jouera la carte de la non surprise jusqu’au bout). Heureusement l’excentrique, délirant et trash Brüno sauve la mise et quasiment tout le mois de juillet à lui tout seul. Et peut-être Neuilly sa mère le 12 août créera la surprise. Mais bon pour l’instant, on s’emmerde un peu dans les salles.
De même, où sont les grandes aventures et les films de castagne ? L’allègre Ong Bak 2 et le Stephen Sommers, GI Joe (ce dernier a été montré à la presse en catimini, cela ne présage rien de bon), vont essayer de rallier à leur cause belliqueuse tous les petits gars, les déçus des Terminator (à peine un million cinq cent mille entrées !) et les fans des Transformers (qui en trois semaines a déjà fait le plein), mais à deux, cela va être difficile. La fin de l’été sera plus prometteuse avec les sorties conséquentes de Numéro 9, formidable film de science fiction apocalyptique qui sort en exclusivité mondiale en France (nous avons déjà le papier en ligne, si, si) ; Tarantino a prévu pour sa part de lâcher ses inglourious basterds le 19 août et District 9 produit par Peter Jackson vérifiera le 26 août si le 9 était le numéro gagnant de l’été. Mais bon, le 26, c’est quand même un peu la rentrée, non ?
Côté frissons, c’est carrément la disette avec comme seuls films d’épouvante Midnight meat train (sans cesse annoncé puis repoussé) le 29 juillet, le français Lady Blood (le 19 août et toujours pas de projo, cela ne s’annonce pas très bien) et pour la rentrée le 26/08 Destination finale 4 en 3D. Peu de films interdits aux enfants, donc. Il faut dire que les mômes par contre, outre le très bon opus d’Harry Potter, pourront se repaître du nouveau Pixar (Là-haut, pour le coup un excellent choix d’été), des Totally spies et en août Lili, la petite sorcière, le dragon et le livre magique. Là encore, pas de surprise, les jeux sont faits. A moins que les ados fassent un succès au sympathique Collège rock stars, vendu adroitement comme un sous High school musical (le 12 août).
Dans ce contexte d’été, on peut souligner l’absence de films noirs : Bronson le 15 juillet ou Little New York le 5 août, c’est un peu maigre. Le reste de la programmation se divise entre fonds de tiroir (Une arnaque presque parfaite, Miss March, comédie adolescente obsédée, La copine de mon meilleur ami, comédie pour trentenaires tout aussi obsédées, I love you man (idem !), L’an 1 avec Jack Black donc forcément un bide dans nos salles) et une montagne de films art et essai, beaucoup trop pour s’y retrouver à vrai dire : Le roi de l’évasion (que l’on n’a pas pu voir, mais qui semble bien se démarquer), L’anniversaire de Leila, La femme invisible, Silver city, Une jeune fille à la dérive, La camara oscura, Somers town, Portraits de femmes chinoises, le docu de Claude Miller sur les élections américaines, Marching Band, le cannois Le temps qu’il reste, L’amour caché avec Huppert...
Au final, en dehors de la grosse machinerie citée plus haut, les seuls prétendants au bouche-à-oreille positif (des sorties moyennes qui pourraient bien s’installer au box-office tout l’été) pourraient bien être Victoria, les jeunes années d’une reine (le nouveau film du réalisateur de C.R.A.Z.Y.), Joueuse avec Sandrine Bonnaire et Kevin Kline (qui sort dans le créneau film français de l’été de L’empreinte de l’ange ou La tourneuse de pages), Adieu Gary avec Bacri ou encore Neuilly, sa mère.
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