La Tisserande et le Bouvier
Le 6 août 2009
Citée parmi les des dix jeunes réalisateurs chinois les plus attractifs par le magazine Variety, Yin Lichuan filme le parcours d’un trio de bras cassés dans la tourmente d’une grande ville chinoise, dans un second long métrage maîtrisé de bout en bout.
- Réalisateurs : Louis-Pascal Couvelaire - Yin Lichuan
- Acteurs : Yan Bingyan, Lu Yulai, Zhang Yi
- Genre : Drame, Romance
- Nationalité : Chinois
- Date de sortie : 5 août 2009
- Festival : Festival de Cannes 2008
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– Durée : 1h40 min
– Titre original : Niu Lang Zhi Nu
Citée parmi les des dix jeunes réalisateurs chinois les plus attractifs par le magazine Variety, Yin Lichuan filme le parcours d’un trio de bras cassés dans la tourmente d’une grande ville chinoise, dans un second long métrage maîtrisé de bout en bout.
L’argument : La jeune Daping et son compagnon Chen Jin vivent isolés au cœur d’une grande ville du sud de la Chine. Forcés l’un et l’autre de quitter la campagne, la solitude les a réunis, et les conditions de vie difficiles ont créé des liens forts entre eux.
Lorsque surgit la belle Haili, que Chen Jin a connu dans son passé, c’est toute leur vie qui bascule. Haili veut oublier sa vie rurale pour profiter pleinement de ce que la ville peut lui offrir. Elle entraîne alors Chen Jin dans une combine, sous le regard impuissant de Daping...
Notre avis : Le titre original du film, la Tisserande et le Bouvier, fait référence à une légende populaire chinoise qui narre les amours contrariées d’un ange, d’une tisserande et d’un paysan. Contrariées, car l’ange est en définitive puni pour s’être épris d’un simple paysan. Si le titre choisit pour l’Hexagone a le mérite de dépasser une référence culturelle absconse pour le public français, il fausse légèrement l’image du film en privilégiant les deux figures féminines, Daiping et Haili, sur le trio de protagonistes. Il occulte également le rapport à la terre qui définit ces migrants, que ce soit par empathie dans le cas de Daiping ou par défaut dans celui de Haili et Chen Jin (joué par Lu Yulai, vu notamment dans Le dernier voyage du juge Feng).
Le film traite davantage de la dépendance des personnages que d’une sérénade à trois. Dans le gigantisme de la ville chinoise, la bête noire est en effet la solitude. Confrontés aux incertitudes du lendemain, Daiping et Chen Jin prennent soin l’un de l’autre jusqu’à l’irruption dans leur vie de Haili qui a tôt fait de ne faire qu’une bouchée de Daiping. La réalisatrice excelle à mettre en scène ce jeu du chat et de la souris entre les deux femmes. Mais entre la paysanne mal dégrossie et la femme fatale, les armes ne sont pas égales : si Daiping nourrit ainsi une véritable jalousie qui s’exprime au quotidien dans la mesquinerie, Haili se bat davantage pour la conquête du pouvoir, aussi bien sexuel que financier, que pour le coeur de Chen Jin en qui elle cherche avant tout un partenaire de business. Après avoir perdu du jour au lendemain son emploi de chauffeur de bus, ce dernier se met alors à monter combine sur combine pour s’en sortir dans un premier temps. Mais lorsqu’il se casse les dents sur l’arnaque de trop, les rapports au sein du trio s’en trouvent bouleversés.
Au jeu de l’amour et du hasard, Chen Jin, Haili et Daiping apparaissent ainsi tour à tour capables de la plus profonde compassion comme de la plus grande cruauté. Un « je t’aime moi non plus » dicté par la frénésie et la précarité de la vie dans les grandes agglomérations.
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