Action
Le 7 octobre 2019
Une suite de plans vides de sens.

- Réalisateur : Louis-Pascal Couvelaire
- Acteurs : Jean-Hugues Anglade , Joaquim de Almeida , Sagamore Stévenin
- Genre : Action
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Seven sept
- Durée : 1h43min
- Date de sortie : 24 juillet 2002

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Résumé : Noh, un contrôleur aérien, s’est associé à Harvey, un conducteur de poids lourds expérimenté, au jeune Victor et au redoutable Simon, un tueur à gages, pour dérober un chargement de minerai d’or évalué à seize millions de dollars dans un aéroport d’Afrique du Nord. Mais pour convertir leur précieuse cargaison en jolies liasses de billets, les quatres compères doivent traverser un désert brûlant comme l’enfer et riche de pièges... Trop de chaleur, trop d’argent en jeu et trop de pression. Le plan qu’ils avaient méticuleusement préparé pourrait bien voler en éclats.
Notre avis : Il y a deux manières de parler de Sueurs. La première, très vendeuse, façon dossier de presse, donne à peu près ceci : pour réussir son coup, Noh (Joaquim de Almeida), contrôleur aérien, n’avait pas d’autre choix que de s’associer. C’est avec Simon (Sagamore Stévenin), le tueur à gages, Harvey (Jean-Hugues Anglade), le chauffeur expert, et Victor (Cyrille Thouvenin), le jeune mécano, qu’il a dérobé un énorme chargement de minerai d’or dans un aéroport d’Afrique. Reste à livrer la précieuse et encombrante marchandise, à l’autre bout d’un désert immense et plus chaud que l’enfer. Pourchassés, à la merci de la moindre panne, ils ne peuvent pas manquer ce rendez-vous avec la fortune.
Le scénario pourrait également se résumer ainsi : quatre hommes traversent le désert en camion pour livrer l’or qu’ils ont récupéré après un improbable casse. Point. Cette deuxième version, par sa brièveté même, a l’avantage de nous faire savoir à quoi s’attendre : un scénario vide et peu crédible, des péripéties sans intérêt, des personnages à la psychologie très primaire.
Le film démarre à la façon d’un clip vidéo : enchaînement ultra rapide des images sur une musique rythmée, overdose de gros plans sur la cigarette qui se consume, le cd qui tourne dans le lecteur, la route qui défile devant le camion, sous le camion, derrière le camion. Bref, une suite de plans vides de sens, uniquement destinée à créer l’ambiance. Malheureusement, cette fièvre inutile n’apporte rien sinon une certitude : nous sommes là devant un film prétentieux et qui n’a visiblement pas les moyens de ses ambitions (à savoir, nous en mettre plein la vue).
Pendant une heure quarante vous verrez donc un camion filer dans le désert, sous tous les angles possibles. Mais vu du dessus, de face, de profil ou de derrière, ça reste un camion, et passer plus d’une heure là-dessus, c’est un peu long. Bien sûr, le ciel est très bleu, le sable très jaune, et le camion s’avance dans les brumes de chaleur du désert. Au final, ces belles images qui ne veulent rien dire renvoient à une esthétique de pub. On n’est donc pas étonné d’apprendre que Louis-Pascal Couvelaire a sévi dans ce domaine, signant notamment les campagnes de Coca-Cola, Toyota ou Citroën (vous savez, celle avec Clauda Schiffer) avant de s’attaquer à la réalisation de Sueurs, son premier long-métrage.
Quant au jeu des acteurs, il est assez pathétique, mais on ne peut pas trop leur en vouloir étant donné la psychologie sommaire de leur personnage et le haut niveau de leurs répliques, à base de "mais qu’est-ce que tu branles ?". A la sortie du film, une question se pose tout de même : qui donc a eu l’idée de déguiser Jean-Hugues Anglade en Rambo du désert décoloré ?