Le 3 janvier 2007

Un Minipouss chez les géants. Arthur continue de scruter la première place du box-office hexagonal avec plus de (...)
Un Minipouss chez les géants. Arthur et les Minimoys continue de scruter la première place du box-office hexagonal avec plus de 440 000 entrées sur Paris et 2 700 000 Minimoys sur tout le territoire. Le score est bon, mais loin d’être glorieux vu le budget et la promotion gargantuesques du film. Les résultats belges et espagnols plus que médiocres montrent que la carrière internationale du dernier opus de Besson risque d’être on ne peut plus compromise et finalement Arthur pourrait bien se solder par un semi-échec. On en saura un peu plus avec la sortie américaine prévue pour le 12 janvier prochain.
En deuxième position du box-office de la semaine, Eragon, du haut de sa médiocrité qualitative, aligne des chiffres corrects, avec 792 000 cracheurs de feu en sept jours. On est loin des scores du Seigneur des anneaux et du Monde de Narnia, mais le film devrait dépasser les deux millions d’entrées. Sa carrière internationale est à l’avenant, mais les résultats sont néanmoins fragiles pour le premier volet d’une trilogie qui se voudrait être événementielle.
Fêtes de Noël obligent, le reste du box-office est caractérisé par l’omniprésence des films d’animation qui connaissent des fortunes diverses. Happy feet, sabordé par sa promo désastreuse, peine à connaître l’engouement qu’il a suscité aux USA et au Royaume-Uni. Le superbe long métrage en images de synthèse de George Miller n’a attiré que 800 000 manchots en trois semaines. Maigre vu son énorme potentiel. A titre comparatif, L’âge de glace 2 réalisait un score de 6 600 000 entrées en avril dernier ! Souris City n’a toujours pas atteint le million en quatre semaines d’exploitation. Une déception pour Dreamworks et le studio britannique Aardman qui est d’autant plus douloureuse que cette charmante comédie a été l’un des plus gros bides de l’année aux USA. Au niveau de l’animation française, Azur et Asmar fait un retour remarqué à la 11e place du classement national. Avec plus de 1 500 000 spectateurs en neuf semaines, le chef-d’œuvre de Michel Ocelot peut espérer dépasser les deux millions d’entrées. Sortis dans des combinaisons assez similaires de, respectivement, 264 et 240 salles Piccolo, Saxo et Cie et Franklin et le trésor du lac se contentent des miettes. Mais grâce à la province Piccolo a tout de même été vu par 101 000 bambins (sur Paris le film frôle tout de même la catastrophe), tandis que la tortue verte reste en dessous de la barre des 70 000 entrées, malgré sa grande notoriété.
Du côté du cinéma français, Hors de prix atteste une fois de plus de la popularité d’Audrey Tautou et de Gad Elmaleh. Le couple a déjà séduit 840 000 spectateurs, et reste dans le tiercé de tête malgré les sorties médiatisées de Mon meilleur ami et du Héros de la famille, qui échouent autour des 230 000 entrées malgré leur solide combinaison de salles, prouvant une fois de plus que le star system ne paie pas forcément. Le bide du long métrage de Thierry Klifa est d’autant plus surprenant que Fauteuils d’orchestre, son cousin germain, également écrit par le fils Thompson, a fini sa carrière autour des deux millions d’entrées un peu plus tôt dans l’année.
Parmi les nouveautés de la semaine, on soulignera le résultat spectaculaire du documentaire de Philip Gröning, Le grand silence, qui s’offre la meilleure moyenne par salle loin devant Arthur et ce malgré l’obstacle de sa durée de 2h30. Avec ses 18 000 curieux dans treize salles, il est l’unique vraie surprise de cette fin d’année. Pendant ce temps, Kevin Costner boit de nouveau la tasse avec Coast guards qui n’a été vu que par 80 000 marins d’eau douce sur 235 copies, tandis qu’Elsa et Fred se fourvoie dans les profondeurs du classement avec 3 100 spectateurs sur seize salles, ce qui est tout à fait mauvais.
Exsangues, L’intouchable (25 000 fans de la belle Isild en trois semaines), Black book (104 000 apôtres de Verhoeven en quatre semaines) et Cœurs (456 000 amateurs de Resnais en cinq semaines) s’apprêtent à être retirés de l’affiche à la suite de carrières courtes et décevantes.