Le 18 mai 2017
- Réalisateur : Bong Joon-ho
- Acteurs : Jake Gyllenhaal, Tilda Swinton, Seo-hyun Ahn, Giancarlo Esposito
- Genre : Drame, Science-fiction
- Nationalité : Sud-coréen
- Durée : 2h00mn
- Festival : Festival de Cannes 2017
Le cinéaste sud-Coréen Bong Joon-Ho sera de retour en compétition lors du 70e Festival de Cannes avec Okja, un drame de science-fiction annoncé comme très politique. Où l’on retrouve notamment Tilda Swinton, pour sa deuxième avec le metteur en scène.
Résumé : Pendant dix années idylliques, la jeune Mija (An Seo Hyun) s’est occupée sans relâche d’Okja, un énorme animal au grand cœur, auquel elle a tenu compagnie au beau milieu des montagnes de Corée du Sud. Mais la situation évolue quand une multinationale familiale capture Okja et transporte l’animal jusqu’à New York où Lucy Mirando (Tilda Swinton), la directrice narcissique et égocentrique de l’entreprise, a de grands projets pour le cher ami de la jeune fille. Sans tactique particulière, mais fixée sur son objectif, Mija se lance dans une véritable mission de sauvetage. Son périple éreintant se complique lorsqu’elle croise la route de différents groupes de capitalistes, démonstrateurs et consommateurs déterminés à s’emparer du destin d’Okja, tandis que la jeune Mija tente de ramener son ami en Corée. Mêlant humour, drame et intensité poignante, Bong Joon Ho (Snowpiercer, The Host) part d’une histoire tendre — le lien unissant l’homme et l’animal — pour créer une vision du monde distincte et stratifiée visant l’animal en chacun de nous.
Notes : Depuis ses débuts, Bong Joon-ho n’a cessé d’alterner entre une ligne claire se voulant quasi documentaire (Les Chiens qui aboient ne mordent jamais en 2000, Memories of murder en 2003, Mother en 2009) et des fresques plus baroques s’en remettant à la puissance du genre en guise de métaphore (The Host en 2006, Snowpiercer, le Transperceneige en 2013, et désormais la production Netflix Okja cette année). Sauf que tracer une ligne de démarcation entre ces deux tendances s’avère trompeur, l’un éclairant l’autre et s’interpénétrant. Pas un hasard, si Okja semble cette fois davantage encore qu’à l’accoutumée incarner chez le cinéaste cette hybridation entre récit à hauteur d’homme, et mise en scène baroque dopée aux effets numériques. Si Snowpiercer, à la lisière du jeu vidéo, atteignait les limites de l’exercice, Okja en revient à quelque chose de plus modeste et a priori d’autant plus corrosif, mordant et drôle. On attend beaucoup de ce sixième long-métrage de Bong Joon-ho.
- Copyright Netflix France
À noter que le réalisateur avait déjà croisé le fer en compétition du Festival de Cannes en 2009, l’occasion pour lui de présenter son film Mother. Si la jeune Seo-Hyun Ahn, que l’on avait déjà entraperçu dans The Housemaid (Im Sang-soo, 2009) tient le premier rôle, Tilda Swinton joue pour la seconde fois dans un film du sud-Coréen.
- Copyright Netflix France
Après le personnage de Mason dans Snowpiercer, elle campe désormais l’obsessionnelle PDG Lucy Mirando dans Okja. L’actrice américaine est une habituée du tapis rouge cannois puisqu’elle avait joué dans de nombreux films en sélections officielle, parmi lesquels L’Homme de Londres (Béla Tarr, 2007), We need to talk about Kevin (Lynne Ramsay, 2011), Moonrise Kingdom (Wes Anderson, 2012) ou encore Only Lovers Left Alive (Jim Jarmusch, 2013). De même, elle avait fait partie du jury des longs métrages en 2004 lors de la 57e du Festival de Cannes.
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Quant à l’acolyte Jake Gyllenhaal, lui aussi ex-membre du jury - ce fut sous la présidence des frères Coen en 2015 -, il figurait déjà en 2007 dans un film de la compétition : Zodiac, de David Fincher.
Produit par Netflix, Okja a soulevé un tollé chez les exploitants furieux de la volonté du géant américain de ne pas sortir le film en salle. Face à cette polémique inédite, un règlement plus strict contraindra tous les titres concourant à la sacro-sainte Palme d’Or, à partir de l’édition 2018, à accepter de laisser leur production être exploitée canoniquement sur notre territoire, via notamment une distribution sur le grand écran. Pedro Almodovar, président du Jury, s’est prononcé sur cette polémique, estimant qu’une Palme d’or devait obligatoirement avoir sa place dans une salle de cinéma. Will Smith, qui officie dans son jury, a élaboré un discours plus libéral contraire à son point de vue.
Alors, quid des chances d’Okja au palmarès ? A suivre de très près.
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