Le 10 janvier 2025
- Dessinateurs : Chantal Montellier, Trina Robbins , Leela Corman , Nicole Claveloux, Anke Feuchtenberger
Le Prix Artémisia a été créé en 2007, à l’initiative des autrices Chantal Montellier et Jeanne Puchol, pour mettre en valeur les femmes autrices de bande dessinée. Il distribue cette année 8 récompenses, destinées à faire valoriser le travail d’autrices talentueuses.
Forte d’un beau palmarès depuis sa création il y a maintenant 18 ans, le Prix Artémisia met cette année encore en valeur de beaux albums d’autrices françaises et internationales. Les membres du jury Artémisia composé de Chantal Montellier, Isabelle Beaumenay-Chaland, Julie Scheibling, Patrick Gaumer, Pascal Guichard et Christophe Vilain ont décerné huit Prix, dont le Grand Prix. La remise des prix a eu lieu à l’Espace des Femmes-Antoinette Fouque, au soir du 9 janvier.
Le Grand Prix 2025 revient cette année à Anke Feuchtenberger, figure de proue de la bande dessinée indépendante en Allemagne, pour La Camarade Coucou, un animal allemand dans la forêt allemande (Futuropolis), album de 450 pages qui nous entraîne à Pritschitanow, un village de l’Allemagne de l’Est, entre 1945 et 1995. L’autrice allemande succède à Nine Antico, récompensée l’année dernière pour Madones et putains.
Le Prix Hors concours et Hommage revient à Chantal Montellier, autrice féministe et politique, pour Social Fiction (Les Humanoïdes associés), qui présente un futur dystopique. L’album reprend 3 histoires publiées dans Métal Hurlant redessinées pour l’occasion. Aucune de ces histoires n’a perdu de sa pertinence.
Le Prix Extraordinaire est attribué à Ce soir c’est cauchemar, de Nicole Claveloux (Cornélius), dont c’est le grand retour dans le monde de la bande dessinée. L’autrice nous fait voyager au pays des rêves, dans sa psyché, où différents personnages conversent allègrement et où le rêve et la raison s’opposent. Un album graphiquement ingénieux et plein d’inventivité.
Le Prix Influence est remis à Julia Korbik et Julia Bernhard pour Simone de Beauvoir : Je veux tout de la vie (Steinkis). On ne présente plus Simone de Beauvoir, figure de la littérature française du XXe siècle. Cette biographie bien renseignée du "Castor" permet de redécouvrir son œuvre et ses combats.
Le Prix Société revient à Ce que je sais de Rokia, de Quitterie Simon et Francesca Vartuli (Futuropolis). Ce récit à tendance autobiographique écrit par Quitterie Simon décrit la relation singulière entre deux femmes. L’une, Rokia, vient du Libéria et fuit son pays. L’autre, Marion, est française et souhaite accueillir provisoirement chez elle la première dans sa famille. En dépit de leur différence de culture, les deux femmes mènent un combat commun pour éviter l’expulsion de Rokia.
Comme une évidence, le Prix Pionnière est remis à Garçonnes, de Trina Robbins (Bliss), magnifique entreprise éditoriale qui témoigne des qualités d’historienne de Trina Robbins, également co-fondatrice de la revue Wimmen’s Comix dans les années 1970. Cet album est une étude sur les autrices de bande dessinée américaines des 1920, où triomphe la figure de la garçonne. Ces dessinatrices américaines, totalement oubliées de histoires canoniques de la bande dessinée, sont ici mises en évidence. On découvre quelques-unes de leurs planches dans un album à la fabrication très soignée.
Le Prix Résilience est attribué à Victory Parade (çà et là), album au graphisme saisissant de Leela Corman. L’autrice nous emmène dans les États-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale pour explorer les traumas laissés par la guerre et le nazisme. Leela Corman reprend l’image de Rosie la Riveteuse – la travailleuse américaine présente sur les affiches de recrutement, lorsque les femmes étaient amenées à travailler pour l’effort de guerre – pour mieux l’interroger et dévoiler la condition des femmes pendant cette période. On croise également Ruth, une réfugiée juive allemande, et son destin tragique.
Enfin, le Prix Poésie est remis à Humaine, de Joanna Folivéli (Deux Points). livre de de 63 planches poétiques réalisées à l’aquarelle.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.