Le drame d’être Babar
Le 17 janvier 2025
En tournant l’un des films les plus déchirants de l’histoire du cinéma, Lynch entre dans la légende.


- Réalisateur : David Lynch
- Acteurs : Anthony Hopkins, Anne Bancroft, John Hurt, John Gielgud, Wendy Hiller, Penny Fuller, Patricia Hodge, David Ryall
- Genre : Drame, Noir et blanc, Film culte
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Gaumont Distribution, Carlotta Films
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 2h05mn
- Date télé : 18 janvier 2025 21:00
- Chaîne : Paris Première
- Reprise: 22 juin 2020
- Box-office : 2.443.507 entrées (France), 462.512 (Paris)
- Titre original : The Elephant Man
- Date de sortie : 9 octobre 1980

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Résumé : Londres, 1884. Le chirurgien Frederick Treves découvre un homme complètement défiguré et difforme, devenu une attraction de foire. John Merrick, "le monstre", doit son nom d’Elephant Man au terrible accident que subit sa mère. Alors enceinte de quelques mois, elle est renversée par un éléphant. Impressionné par de telles difformités, le Dr. Treves achète Merrick, l’arrachant ainsi à la violence de son propriétaire, et à l’humiliation quotidienne d’être mis en spectacle. Le chirurgien pense alors que "le monstre" est un idiot congénital. Il découvre rapidement en Merrick un homme meurtri, intelligent et doté d’une grande sensibilité.
Critique : "Je ne suis pas un éléphant, je ne suis pas un animal, je suis un être humain, je suis un homme"... ces mots résonnent encore dans nos mémoires comme parmi les plus déchirants du cinéma contemporain. Tourné en 1980, Elephant Man fait entrer David David Lynch dans la légende. Après le choc Eraserhead, Stuart Cornfeld lui propose de réaliser un long métrage. Lynch, parti sur un autre projet, reçoit du producteur Jonathan Sanger, un scénario intitulé Elephant Man. Tiré d’un fait réel, il relate l’histoire, en 1884, de John Merrick (joué par John Hurt), un homme difforme, baptisé ainsi car sa mère se serait fait piétiner par un troupeau d’éléphants durant sa grossesse. Le jeune Merrick est montré de foire en foire tel un monstre à un public avide de sensations fortes. Un chirurgien, le docteur Treves (Anthony Hopkins), le prend sous sa coupe, tout d’abord par intérêt scientifique, puis parce qu’il découvre un homme cultivé, raffiné et avide d’amour. Ce film, l’un des plus éloignés de l’univers lynchien, avec Une histoire vraie, est aux antipodes du standard américain classique. Tourné en noir et blanc, dans un décor londonien qui rappelle ceux des romans d’Oscar Wilde, tout en jeux d’ombres et avec une mise en scène dramatique, Elephant Man pointe du doigt l’intolérance devant la différence. Les monstres, finalement, ce sont les autres, ceux qui hurlent ou se délectent du physique de John Merrick, comme le crie le docteur Treves au gardien qui organise des "visites" dans la chambre d’hôpital de John. On retiendra particulièrement la scène où Treves pleure en découvrant pour la première fois le visage de l’homme-éléphant. Anthony Hopkins signe avec cette prestation l’un de ses plus grands rôles jusqu’au Silence des agneaux. Sensible, noir, cruel, d’une tristesse inouïe, Elephant Man offre à Lynch son premier succès public. Le film sera nominé huit fois aux Oscars et remportera le premier prix au festival d’Avoriaz.