Le 15 septembre 2016

- Réalisateur : Tom Ford
- Titre original : Nocturnal animals
Le dernier Tom Ford est le Grand Prix de la Mostra de Venise 2016 et l’un des événements du début de l’année 2017 pour les Français qui comptent bien se vautrer dans sa luxure.
L’atmosphère glacée qui fit de Tom Ford un cinéaste, en 2009 avec A Single Man, se pare pour ce deuxième long métrage d’une nuance auxiliaire : la terreur rentrée, érotisée évidemment car c’est là sans doute l’un des principaux axes de lecture du réalisateur - sa signature. Lassé, indubitablement, de ses années de stylisme hantées par le culte de la beauté factice et de l’idéalisation des corps, l’américain trace une ligne de fuite claironnante dans Nocturnal Animals : la vénération du faux et de ses atours, pour lui, devra désormais être réprimée avec force. D’où cette amorce moitié burlesque, moitié cathartique, où des corps de femmes massives et charnues ondulent nues, poitrine brimbalante au ralenti. La représentation pourrait sonner comme une révolution en marche, celle d’un monde enfin libéré de ses diktats, mais déjà le tout venant de la mode et des musées dans ce qu’elle a de plus vain se réapproprie cette performance artistique lors d’un vernissage mondain. Au sein de ce microcosme désabusé où l’arrivisme et le paraître valent monnaie d’échange, Susan Morrow, artiste réputé d’une galerie new yorkaise se trouve au bord de l’étouffement. Son second mariage avec un homme riche et séduisant ne la comble pas, tout comme sa morne et froide demeure d’architecte bordée par un géant "Balloon Dog" de Jeff Koons - la critique parle d’elle-même.
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