Loco con da frenchy talkin’

Des petits Frenchies énervés qui vous balancent seize titres aux rythmes bondissants et à la hargne jubilatoire.

Shakaponk, c’est une bande de potes partis en 2004 à Berlin la bouillonnante pour y trouver une écoute moins timorée qu’en France. D’abord celle de Ulftone Management puis celle d’Edel Records le gros label indépendant européen. De fil en aiguille, le groupe s’est retrouvé à faire les premières parties de Boss Hoo ou Such a Surge. A l’écoute de l’album, rien d’étonnant tant le mélange rock/rap y est omniprésent. Skakaponk c’est un peu la fusion des Red Hot Chili Peppers pour l’énergie hip-hop, de Rammstein (Techno kills) pour la rage et le son des cordes et de Death in Vegas pour l’électro. C’est du sauvage avec des murs de guitares fissurés par des breaks violents, des voix qui se multiplient (Body cult), se féminisent, hurlent, se font tour à tour métalliques et claires. Eh là Mala lama laïco rappelle les ouvertures rageuses de Faith no More teintées d’électro. Dans ce tour de vitesse, Shakaponk offre des récréations de légèreté. Il en va ainsi de My boom is bumpin’ avec sa petite intro à la guitare sèche et son jeu de voix qui se répondent et s’échangent leurs "bumpin" et leurs "oh yeah" avec un échantillon de timbres voisin de Nosfell. Split-low fricote avec les mélodies aériennes d’Air et apporte sa touche de zenitude au son de samples de chants indiens et de douces lignes de synthé. Mais avant tout, ce qui marque à l’écoute de cet album, c’est sa multitude de tubes potentiels. Le choix des singles ne devrait pas poser de problèmes que ce soit Disto cake et ses chœurs seventies, Body cult avec son rythme électro hypnotique et ses breaks en embuscade ou encore le bondissant Fonk me, les appels à se mouvoir dans tous les sens sont omniprésents. La preuve : le concert du 9 mai à la Scène Bastille a laissé pas mal de tee-shirts mouillés sur le carreau.