Le 13 juillet 2020
Evidemment, les amoureux de Miyasaki reconnaissent l’histoire du Château ambulant avec le sorcier Hauru. Mais le livre de Diana Wynne Jones décrit des sentiments plus nuancés, des personnages complexes tout en conservant le rythme de l’aventure. Un récit frais, idéal pour une lecture d’été.
- Durée : 432 pages
- Auteur : Diana Wynne Jones
- Editeur : Ynnis Editions
- Genre : Roman, Fantastique
- Nationalité : Anglaise
- Traducteur : Alex Nikolavitch
- Titre original : Howl's Moving Castle
- Date de sortie : 17 juin 2020
- Plus d'informations : Lire le 1er chapitre
L'a lu
Veut le lire
Résumé : Dans une province où les magiciens, les sorcières et les sorts font partie du quotidien, Sophie Chapelier est la cible de la sorcière des Steppes, qui la vieillit de 60 ans d’un coup ! Elle trouve refuge dans un mystérieux château ambulant, où cohabitent un mage et son loyal apprenti ainsi que le démon du feu, Calcifer.
Critique : Lorsqu’on imagine les décors décrits dans Le Château de Hurle, ils sont forcément haut en couleur. Serions-nous sous influence de Miyasaki ? Peut-être, mais l’écriture simple, précise de l’auteure, y contribue tout autant.
Le roman s’ouvre dans une chapellerie, où les matières, les rubans et les robes assorties constituent le quotidien de Sophie Chapelier, qui assume la reprise de la boutique familiale. La jeune femme rousse s’ennuie, éloignée de ses sœurs Lettie et Martha, sous la coupe de sa belle-mère Fanny. Peut-elle rêver à un autre destin ? Après avoir croisé le mage Hurle, elle est l’objet de la colère de la sorcière des Steppes, qui la vieillit de 60 ans ! Elle n’a alors pas d’autre choix que de protéger les siens en quittant la boutique, partir à l’aventure, tenter de faire fortune. Elle trouve le repos dans un étrange château ambulant où, bien décidée à profiter de l’abri pour la nuit, elle se fait embaucher comme femme de ménage.
Dans son univers, les épouvantails parlent, les portes s’ouvrent sur plusieurs mondes, et l’on peut faire la causette près de la cheminée avec un démon du feu. Faisant commerce de sorts, le mage Hurle passe son temps à exprimer sa mauvaise humeur, laissant un visqueux mucus vert prendre le dessus lorsqu’il s’énerve. Sophie, elle, nettoie le château, tentant de chercher une solution pour rompre le sortilège dont elle est victime, acceptant contre mauvaise fortune bon cœur son sort de vieille femme.
Dès les premières pages, on se laisse happer par cet univers, sans se poser de questions. Grâce à une écriture simple et sans doute à une traduction tout aussi travaillée, les aventures s’enchaînent à folle allure, comme si nous étions nous-mêmes transportés dans le château, sans que les pieds ne touchent terre. Les dialogues entre les personnages suscitent le sourire, car ils sont francs, acérés et légers à la fois. Ce monde merveilleux permet d’ailleurs de donner sa tonalité aérienne au roman : les personnages sont si éloignés de nous que la violence qui pourrait émaner des combats ou des démembrements humains (si, si !) ne transparaît pas. Voilà donc une lecture garantie pour tous les âges.
C’est bien là le seul reproche qui peut être fait à ce conte : en dépit de l’écriture vive qui enchaîne les descriptions d’un monde imaginaire et les scènes d’action remarquablement réussies, l’histoire reste superficielle. En fermant le livre, on regrette de ne pas davantage connaître les personnages, notamment Hurle, on regrette de ne pas en savoir plus sur les raisons qui le poussent à aller d’un monde à l’autre ou sur le destin de Calcifer.
Globalement, ce récit donne le sourire, conservant sa cohérence du début à la fin. Il nous transporte dans un monde aux aspects merveilleux que l’on découvre bien volontiers.
Le château de Hurle, de Diana Wynne Jones
Editions Ynnis
Traduction : Alex Nikolavitch
14€95
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.