Le 21 mars 2006
Combien de mots faut-il pour faire un pas dans une ville ?
Combien de mots faut-il pour faire un pas dans une ville ?
Etonnant comme des lectures différentes peuvent nous amener dans un même endroit que l’on ne connaît pas, pour de mêmes raisons parfois. Dans L’histoire suivante, Cees Nooteboom faisait passer sa dernière nuit à un professeur de lettres dans un hôtel de Lisbonne. Une ville où John Berger, dans D’ici là, croise sa mère décédée quinze ans plus tôt, en nous rappelant qu’Antonio Tabucchi y avait vécu une journée entière entouré de fantômes.
Peut-être, note l’écrivain britannique, Lisboa est-elle "une escale réservée aux morts". Une joyeuse escale. Tant sa mère que le personnage de Cees Nooteboom flottent dans une agréable légèreté, la première se souvenant de son premier amour, le second allant, qui sait, le retrouver bientôt. "Lisbonne entretient un rapport avec le monde visible qu’aucune autre ville ne partage", écrit encore John Berger, avant de renvoyer le lecteur aux places et trottoirs pavés de la capitale portugaise et à ses azulejos, ces carreaux de faïence qui tapissent ses murs.
Lors d’une précédente visite littéraire de la ville, guidé par Jean-Yves Loude cette fois (Lisbonne, dans la ville noire), je lisais : "Je sais, pour avoir déjà flirté avec elle, que Lisbonne est une ville habile à dérouter la réalité, propice aux songeries, et dès cet instant, alerté, j’en suis à compter les signes perceptibles d’une dérive imminente." Et moi à me demander si je n’y ai pas, déjà, mis les pieds.
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