Lady Gaga : G.U.Y, le clip de la dernière déchéance ?

Les nouveaux désastres artistiques de Lady Gaga viennent de frapper. Gare à l’indigestion de prétention.

C’est probablement l’une des artistes les plus usées du moment qui a dévoilé en fanfare le clip de G.U.Y à une heure trente du matin, heure française.
A la traîne dans les classements mondiaux avec son album Artpop, et notamment en France où elle lutte au-delà de la 100e place depuis plusieurs semaines, Gaga se veut l’artiste ultime, prétextant être une incarnation physique de l’expression artistique pour justifier des accoutrements clownesques qui rivalisent en ringardises pop trash.
Dans sa phase de déclin à la Madonna façon Erotica (un autre album qui s’était rétamé avec des scandales jusqu’à l’usure, notamment le bouquin porno chic Sex), elle semble seule contre tous dans l’outrance, au nom de l’art qui a bon dos.
Clip de la dernière chance, la vidéo de G.U.Y. est un court-métrage promotionnel de 7mn (plus trois supplémentaires qui servent de générique !) qui vend trois chansons de l’album Artpop (dont Venus et Manicure), comme pour relancer sa carrière désespérément déprimée.
Le résultat ? Du pur Gaga de fin de règne tentant désespérément de s’accrocher à son trône et à un statut de reine qu’elle n’a plus. Dans la volonté de se placer au centre d’une cour, qui se veut tantôt royale, de conte de fées, divine, homoérotique, la Gaga s’acharne dans la démesure, comme si l’argent et l’extravagance pouvaient servir de poudre aux yeux pour dissimuler l’indigence d’un propos qui sonde le vide.
La star du Zénith de Paris a des comptes à régler et son ego ne lui laisse aucun répit. En ange agonisant sauvé par une armée de torses, en vamp dominatrice sur-maquillée pour cacher la misère, ou en arme létale qui vient asséner une violente vengeance à des personnages dont on ne sait trop ce qu’ils représentent... Gaga étouffe le public de sa prétention dantesque, et effare par le mauvais goût total d’une vidéo fiasco, où le budget cossu est noyé dans des excès de plans kitsch religieux, païens, en tout cas grotesques et indignes d’une production bollywoodienne...
Parfois, consciente de ses propres dérives, la chanteuse convoque la Gaga que ses fans ont tant aimée, celle de The Fame, via des images furtives de looks passés. Le problème, c’est que cette graine de star est morte depuis longtemps, étouffée par l’indigestion d’orgueil qui l’ont conduite à un véritable aveuglement artistique. Plus stérile que jamais, Lady CraCra a encore frappé et encore une fois, le public risque bien de ne pas être à ses côtés ! Peut-on enfin qualifier Artpop d’Artflop ? Carrément !

© Interscope