Police judiciaire - Maurice de Canonge - critique

Critique : Sans tête d’affiche, ce récit choral nous fait suivre, dans une ambiance semi-documentaire, la vie quotidienne du quai des Orfèvres. Plusieurs commissaires vivent la routine de la gestion d’équipe tout en œuvrant pour assurer la progression de leur carrière. C’est ainsi qu’un inspecteur corrompu sera démasqué par une manœuvre risquée de son supérieur.
Sans esbroufe, ni effets spectaculaires, le récit suit les différentes enquêtes avec notamment les constats sur place, les confrontations, l’utilisation de techniques nouvelles, les rafles de nuit... et les interrogatoires plus ou moins musclés : certains prévenus s’écroulent immédiatement quand d’autres font les malins jusqu’à parfois nier l’évidence.

Si le film se passe d’acteurs de tout premier plan, on retrouve avec plaisir une galerie d’interprètes chevronnés de l’époque, qui tous ont une vraie place, quelle que soit l’importance du rôle, avec entre autres : Robert Manuel (sociétaire de la Comédie-Française), commissaire aux gestes distingués à l’élégant fume-cigarette ; Anne Vernon, prostituée au grand cœur qui se refuse à dénoncer ; le provençal Henri Vibert, lui aussi commissaire, bienveillant, qui sert un peu de fil conducteur à l’ensemble ; Yves Vincent, inspecteur sérieux mais desservi par ses tendances de coureur de jupons ; ou encore Daniel Cauchy en petite frappe sans scrupules et Jean Tisser, aristocrate déclassé et noceur qui se fait prendre dans une rafle de nuit.

Un petit policier méconnu et oublié qui mérite d’être redécouvert.