Le 15 juillet 2004
Mise en scène soignée mais d’une élégance un peu terne... La nina santa sent un peu la redite.
Notre avis : Lucrecia Martel s’était distinguée avec fracas dès sa première mise en scène, La Cienaga, sortie il y a deux ans et accueillie par une grêle de lauriers. Le bal de corps vieillis, les intrigues familiales, les malaises noueux et une esthétique du cauchemar, baignés sous les pluies tropicales de février, distillaient une odeur de mystère, comme une énigme sensuelle. La nina santa se déroule à quelques pas de ce marécage aux secrets, délaissant l’aspect chorale du premier film pour se concentrer sur le regard renfrogné d’une jeune héroïne aux désirs troubles, petite sainte perdue dans un congrès de médecins, organisé dans un vieil hôtel.
Les figures et motifs sont connus et se répètent : ambiguïté des rapports familiaux, angoisse sexuelle, sortilège amoureux à travers les âges, et théâtre en piscine. La nina santa flirte avec la redite et assèche son récit là où La Cienaga était justement si généreux en fluides. La neige des rapports indécis entre Amalia et le docteur Jano, entre illumination religieuse et éveil des sens, finit par être très communicative au fil d’un film avare en émotions, froid comme les couloirs malades de l’hôtel Termas. Martel, l’un des beaux étendards d’un cinéma argentin en pleine santé, conserve néanmoins son œil, et soigne la mise en scène d’un film dont l’élégance demeure un peu terne, interdite.
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