Le 19 octobre 2018
- Scénariste : Wagner WILLIAN>
- Dessinateur : Wagner WILLIAN
- Genre : Conte, Roman graphique
- Editeur : Casterman
- Famille : BD Franco-belge
- Date de sortie : 5 septembre 2018
Folklore brésilien et voyage introspectif, tous deux en perspective.
Résumé : Le retour dans son pays natal allait forcément être chargé de souvenirs et d’émotions pour le jeune brésilien. Avec le décès de son grand-père, cet héritage va lui revenir en pleine face, comme une farce, un tourbillon qui le ramène en enfance, au cœur d’une légende qu’il connaît bien et qu’il avait oublié, celle du coucou...
Œuvre complexe, qui suit un cheminement chaotique plus proche du cauchemar que du rêve enfantin, La Légende du coucou ressemble bien évidemment au modèle du genre de Lewis Carroll, mais suit sa propre voie. Les influences de musique classique européenne, les retours du folklore populaire d’Amérique du Sud, sans oublier les petites leçons sur la faune ou les rêves, les jeux d’enfants plus ou moins innocents, tout cela se mêle, empruntant ou inventant de multiples façons. L’impression d’une vaste anarchie sans organisation, avec des digressions sans cesse renouvelées, est confirmée, comme si l’histoire était un pont sans fin auquel des morceaux s’ajouteraient, quitte à partir dans tous les sens, et à ne jamais se raccrocher à aucune rive. Le ouf de soulagement arrivera cependant dans la confusion, et sans conclusion satisfaisante, notamment sur le devenir de tel ou tel personnage. Mais c’est peut-être l’essence de cette légende du coucou, à l’image de cet oiseau assez sordide, parasite, qui impose sa forme, quitte à déplaire, mélange d’incompréhension et d’affirmation de sa différence.
© Casterman
Globalement, le dessin est bon, intriguant, voire déroutant sur certaines planches. Pas tant les personnages, même si la fille borgne et les musiciens masqués ont un côté dérangeant, mais davantage les forêts, avec leur capacité à changer, à surtout empirer au fil des pages. Le noir et le blanc, très réaliste, profond et roman graphique dans le prologue, laisse place à des ténèbres et un certain vide, et on se prend à regretter quelques couleurs ou nuances, de manière à éviter à l’album cet aspect très mélancolique, voire tragique sur les bords. Il y a même un côté Dumbo de Disney, dans cette scène étrange où les éléphants roses dansent à cause de l’alcool, avec la particularité physique du héros, comme un exorcisme d’un traumatisme d’enfant à travers le rêve et le dessin.
© Casterman
Casse-tête en forme de rêverie cauchemardesque, voyage dans le cerveau d’un brésilien et de ses divagations, La Légende du coucou n’est pas un conte pour enfants, mais bien une plongée plutôt torturée dans un univers qui oscille entre candide et sordide.
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.