La Journée de la Femme : We want sex, equality... et démocratie !

Centenaire de la Journée de la Femme ? Marine Le Pen numéro un des sondages et We want sex, equality au cinéma. Faites votre choix. Pour nous, c’est déjà fait !

Les Femmes sont parfaitement représentées dans les médias. Les auteures embellissent la pensée cinématographique ou littéraire de leurs talents. Les réalisatrices françaises sont dynamiques et se comptent par dizaines (Varda, Fontaine, Garcia, Serreau, Balasko, Mergault, Gleize...), alors qu’en littérature elles sont capables de vendre des blockbusters littéraires (J.K. Rowling et ses Harry Potter, Amélie Nothomb, Yazmina Reza...). Omniprésentes, les Dames sont aussi actrices de grand nom au cinéma. Ce sont d’ailleurs celles qui nous font peut-être le plus rêver, Deneuve en France, bientôt royale dans Les yeux de sa mère, Angelina Jolie pour l’Amérique, et désormais l’oscarisée Natalie Portman. Elles sont aussi comédiennes de télévision aux salaires avantageux (Mimie Mathy et Véronique Genest gagneraient 250.000 euros par épisode pour Joséphine Ange Gardien et Julie Lescault). Pour le fantasme, on peut compter sur les chanteuses stars. Rihanna, Beyoncé, Lady Gaga, Kathy Perry et les autres enterrent un peu leur confrères. Elles associent sexe et pouvoir et dévétissent leur corps plus qu’il n’en faut pour vendre davantage.
La partie visible de l’iceberg est clinquante et véhicule l’illusion de l’égalité avec l’homme dans la réussite et les salaires. Egales dans les talents, certainement, mais dans l’accès aux grandes responsabilités, sûrement pas. Au-delà de la pensée des auteures et surtout du physique des vedettes (bel oxymore pour les machos) qui représente aujourd’hui un critère de sélection pour jouer le rôle de journaliste au 20h (tu es blonde, alors tu présenteras notre J.T.), ou de chroniqueuse insipide à la télé... la femme traîne cette image de mère potentielle qui pourrait court-circuiter l’équilibre économique des boîtes (c’est bien connue que les plus grandes stars hollywoodiennes, elles, elles adoptent et ont des nounous à domicile, mais vous, fidèles lectrices ?). Pire, la femme d’aujourd’hui souffre encore du cliché d’une douceur d’esprit et d’une fragilité de caractère incompatibles avec la notion de compétition acharnée dont requiert le chef d’entreprise pour savoir se faire entendre. Oubliée Thatcher (en fait, c’était un homme). Michelle Alliot-Marie (notre ancienne Hillary Clinton fraichement sortie des Affaires étrangères). Laurence Parisot (qu’on n’imaginerait pas capable de licencier la veuve et l’orphelin pour ne pas sacrifier les perspectives boursières d’une multinationale). Et la grande Marine, génie de la communication qui exulte ces jours-ci à la lecture des résultats de sondages irresponsables, précipités par la presse ?
Et oui, malgré son pouvoir de séduction évident sur la gent masculine, la femme est donc toujours victime d’une discrimination qui ne se dément pas dans les salaires et l’accès aux postes de responsabilité. Pour illustrer la symbolique journée de la femme, célébrée aujourd’hui de par le monde, ARP distribue ce mercredi We want sex, equality, une chaleureuse comédie sociale britannique qui vient nous rappeler l’origine des combats syndicaux des ouvrières en Grande-Bretagne. Le film tombe à un moment opportun pour rebondir sur l’actualité (réalité des salaires homme / femme ...) et surtout pour nous faire réagir sur un point, s’il y a bien un domaine où l’on ne souhaite pas la descendante d’Eve venir réclamer l’égalité avec le gourdin, c’est bien dans l’extrémisme insidieux qui secoue tristement notre démocratie en ce jour de célébration des femmes dans toute leur diversité.