Le 1er août 2006
- Acteurs : Johnny Depp, Orlando Bloom
- Voir le dossier : La saga "Pirates des Caraïbes"
La promo aussi fait partie du métier. Illustration avec Johnny Depp et Orlando Bloom.
La promo aussi fait partie du métier. Illustration avec Johnny Depp et Orlando Bloom.
Début juillet, avant même la sortie triomphale de Pirates des Caraïbes 2 aux USA, qui allait battre des records de fréquentation (meilleur démarrage de tous les temps avec 135 millions de dollars pour son premier week-end d’exploitation !), Johnny Depp, Orlando Bloom et le grand manitou du blockbuster d’été, le producteur de produits bourrins, Jerry Bruckenheimer, (Le flic de Beverly Hills, Top gun, Bad boys 1 et 2, Pearl Harbour), sont venus à Paris taper la causette avec les journalistes français. Trois quarts d’heure d’échanges convenus et disciplinés... Bref, vous l’avez bien compris, une conférence de presse très pro avec un Jonnhy Depp qui, fidèle à son personnage et conscient de l’enjeu économique, essayait de se la jouer sage tout en cultivant poliment son image de rebelle, tandis qu’Orlando Bloom, plus minet que sur l’affiche du film qu’il défendait, cultivait son image de gendre modèle ou de dandy des temps modernes. A chacun sa vision du bonhomme.
Trois professionnels hollywoodiens qui ne défendaient pas un film, mais bien deux, puisque le troisième volet, tourné simultanément, sortira en mai prochain. Un pari énorme, mais déjà gagné puisque la trilogie s’avère être déjà rentabilisée ! Alors pour les petits curieux, les fans du bellâtre de Vanessa et du juvénile Orlando Bloom, voici une petite sélection de questions-réponses entendues lors de la conférence en attendant la sortie de ce mastodonte du divertissement made in USA qui vous en mettra plein les yeux au risque d’en épuiser certains.
Jerry, pourquoi avez-vous fait une trilogie de Pirates des Caraïbes et pourquoi avoir tourné les deux derniers volets en même temps ?
Jerry Bruckenheimer : Le succès du premier volet a été considérable. Il a permis aux comédiens d’accroître leur notoriété. Après cela, il n’était pas évident de réunir à nouveau leur emploi du temps et nous voulions absolument cette même équipe... Tourner les deux films en même temps a donc facilité les choses et cela nous a permis également une économie de moyen.
Avez-vous attendu d’avoir le scénario des deux suites pour lancer leur production ?
En fait, dès le départ, les scénaristes étaient venus avec un scénario qui relatait l’ensemble de l’histoire. J’ai dû alors faire des divisions. L’idée d’une trilogie est donc née tout de suite. La deuxième et la troisième partie se basent sur la première grâce à des liens narratifs, des légendes maritimes que l’ont mentionnaient et qui sont exploitées plus tard, ou l’apparition de nouveaux personnages, comme le père de Will auquel on ne faisait qu’allusion dans le premier film.
Orlando, Johnny, comment avez-vous vécu cette double expérience ?
Orlando Bloom : Tourner ces deux films à la suite a été très agréable. J’ai pu rester dans la peau de mon personnage et le voir évoluer. En fait, à mes yeux, je n’ai tourné qu’un seul et même film ! Et le tournage a été très cool, il régnait une vraie complicité dans l’équipe.
Johnny Depp : C’est vrai, il y avait un côté très pratique, je n’ai pas eu à me soucier de remettre toutes ces fausses dents... (Rires) Nous étions bien dans nos personnages, parfaitement préparés. On jouissait d’une capsule de temps qui nous a permis de bien les explorer. Mais cette continuité avait également quelque chose d’étrange, comme par exemple tourner une scène en février 2005, puis en mars 2006 on en tourne une autre qui intervient chronologiquement plus tôt dans le récit.
Orlando, pouvez-vous nous parlez de l’évolution de votre personnage et de sa relation avec son père ?
La présence du père m’a permis d’avoir une autre dynamique. Dans le premier volet, Will était consumé par l’amour. L’apparition de son père dans le deux, qui est condamné à une vie pire que la mort au fond des océans, a apporté à mon personnage une dimension supplémentaire. Stellan Skarsgard qui interprète mon père est un homme extraordinaire. Il irradie l’écran avec son jeu minimal qui en dit pourtant beaucoup. En plus, dans la vie, il est le patriarche d’une famille nombreuse. Il est formidable avec ses bambins. Il a été pour moi une figure paternelle qui m’a beaucoup aidé émotionnellement et dans mon jeu.
Johnny, quels sont vos points communs avec le pirate Jack Sparrow ?
L’insolence ! (dit il en riant). Le film m’a donné l’occasion de rencontrer ce personnage, mais j’avais la sensation de le connaître depuis longtemps. Et ses suites m’ont permis de le connaître encore mieux. Il fait partie intégrante de moi. A mes yeux, il y a toujours un reflet de ce que l’on est dans chacun des personnages que l’on interprète.
Et vous Orlando, vos points communs avec le personnage de Will Turner que vous interprétez ?
Orlando Bloom : J’aime me jeter dans le vide !
Johnny Depp : Je peux le prouver.
Johnny, qu’est qui vous attire dans ces personnages un peu fou que vous avez tendance à jouer ?
J.D. : Je suis un peu schizophrène pour dire vrai. J’ai toujours été intéressé par ce qui est extérieur à la norme, je suis fasciné par ce que la société qualifie de normal ou de fou. D’ailleurs en y réfléchissant bien, on peut soi-même devenir fou... C’est peut-être pour cela que je me suis toujours senti lié aux marginaux, aux exclus. Il y a bien un lien qui relie tous les personnages que j’ai interprétés, mais il ne m’apparaît jamais consciemment lorsque je choisis mes rôles.
Comment arrivez-vous à être libre dans un système de studio contraignant dans lequel vous semblez vous amuser. Et est-ce du rhum qu’il y a dans votre gobelet ?
Sous l’influence du rhum, je crois qu’il me serait impossible de jouer la comédie... (rires) Quand Jerry m’a proposé de jouer Jack Sparrow, j’ai imaginé le rôle à ma manière. Et cela a fait peur aux dirigeants de Disney. Pendant les deux premiers mois du tournage, je les ai entendus dire que je ruinais le film ! Je leur ai répondu, c’est mon truc, c’est comme cela que je vois le personnage, je n’en changerai pas ma vision. Soit vous me faites confiance, soit vous me virez. Ils ont préféré me faire confiance.
Et quelles sont vos références ?
Quand j’étais tout jeune à l’école primaire, mes idoles étaient Frankenstein, Dracula. Puis quand j’ai grandi, je suis passé aux Harlem Globetrotters, puis plus tard à Chaplin, Keaton, et à des rockers. Je n’ai pas cessé d’évoluer. Mais en tout cas, aujourd’hui, le point commun entre tous ces gars, c’est qu’ils sont morts ! (rires)
Qu’est-ce que vous ressentez quand vous surprenez vos enfants en train de voir l’un de vos films ?
C’est très particulier. Quand j’entre dans une pièce où mes enfants regardent l’un de mes films, généralement, je m’enfuis au plus vite ! Mais les gosses sont incroyables. Ils ont beaucoup plus de distance que nous, car ils nous connaissent tels que nous sommes vraiment. Ils sont très naturels. Tenez, une petite anecdote. Un gamin vient voir ma fille et lui dit : "Tu te rends compte, ton père, c’est Johnny Depp !" Ma fille lui répond : "Oui, et alors ?" Cette réaction spontanée en dit long...
Johnny, le succès du premier film a considérablement accru votre fortune. Qu’est-ce que vous pouvez vous permettre d’acheter aujourd’hui que vous ne pouviez pas vous offrir auparavant ?
Johnny Depp (en s’amusant avec un jouet en plastique) : Je peux déjà m’acheter ce magnifique téléphone. (Rires.) Bon ne le dites à personne, mais Disney a pris beaucoup d’argent sur ce film... Je citerai Van Halen qui disait que certes l’argent n’achète pas le bonheur, mais il vous achète le yacht qui vous permet de voguer à ses côtés.
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