Le 7 avril 2015
- Genre : Fantastique
- Festival : Hallucinations collectives
Journée marathon avec 5 films au programme dont le très attendu Good Night Mommy, présenté à Venise et à Gérardmer, où il était reparti avec le Prix du Jury jeunes et Syfy.
Journée marathon avec 5 films au programme dont le très attendu Good Night Mommy, présenté à Venise et à Gérardmer, où il était reparti avec le Prix du Jury jeunes et Syfy.
Rien moins que 5 films au programme en ce dimanche de Pâques : le troublant et méconnu L’homme qui voulait savoir ; l’énergique Dealer ; la carte blanche dédiée à Christophe Gans avec La chute du faucon noir ; le malsain Goodnight mommy et un des fleurons du bis italien avec Le venin de la peur de Fulci.
L’homme qui voulait savoir de George Sluizer (1988) :
Adapté d’un roman de Tim Krabbé, L’homme qui voulait savoir est un thriller psychologique particulièrement pervers et retors.
On suit un jeune couple de Hollandais venu passer des vacances en France, dont la femme va mystérieusement disparaître sans laisser de traces.
Le film confronte deux points de vue mais aussi de deux obsessions : celui du jeune homme dont la compagne a disparue et celui du supposé kidnappeur.
Il y a un véritable jeu du chat et de la souris qui se met en place entre ces deux protagonistes que tout oppose.
Si le film est réussi, il le doit également à son montage remarquable, notamment dans sa séquence nodale où chaque élément finit par trouver sa place.
C’est l’acteur français Bernard-Pierre Donnadieu qui interprète le sociopathe et trouve sûrement ici le meilleur rôle de sa carrière.
L’homme qui voulait savoir est un remarquable thriller qui demeure assez unique dans sa description quotidienne d’un sociopathe ordinaire. Un flop à sa sortie, malheureusement.
Dealer de Jean-Luc Herbulot (2014) :
Un film français fait partie de la compétition officielle : c’est l’énergique polar Dealer de Jean-Luc Herbulot qui a droit à cet honneur.
Financé de manière totalement indépendante par le réalisateur et l’acteur principal Dan Bronchinson, le film décrit le quotidien d’un petit dealer qui rêve d’un ailleurs et se retrouve embarqué dans des événements qui le dépassent.
Au niveau de son intrigue, de ses excès de violence brutale et des interactions entre les personnages, le thriller évoque la trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn.
Si l’originalité n’est donc pas de mise, le film parvient, malgré un budget étriqué qui ne se ressent pas trop à l’écran, à insuffler une énergie et un rythme effréné.
Toutefois, le film souffre de plusieurs défauts, comme son côté "wesh wesh" qui peut exaspérer le spectateur par son manque évident de subtilité. Par ailleurs, son intrigue invraisemblable confirme qu’on est face à une oeuvre de seconde zone, même si sympathique.
La chute du faucon noir de Ridley Scott (2002) :
Deuxième film de la carte blanche de Christophe Gans, La chute du faucon noir de Ridley Scott qui raconte le fiasco de l’armée américaine en Somalie lors de la bataille de Mogadisho – appelée Black hawk down - en octobre 1993.
Scott, fidèle à l’approche de Spielberg dans Il faut sauver le soldat Ryan, exploite le genre entre réalisme brut et documentaire, avec toute la force esthétique qui est la sienne.
Goodnight mommy de Veronika Franz et Severin Fiala (2014) :
Ce premier long métrage de Veronika Franz et Severin Fiala est un thriller qui navigue à l’orée du fantastique.
L’action se déroule dans une grande maison isolée, au beau milieu d’une forêt. Deux jumeaux s’amusent à des jeux d’enfant tandis que leur mère, la tête recouverte de bandelettes revient à la maison.
On sent qu’il y a un malaise qui est vivace dans cette famille : les enfants ont de plus en plus de mal à supporter leur mère, qui, de son côté, est de plus en plus distante.
C’est dans sa deuxième partie que l’on va mieux appréhender ce long métrage et ses multiples questionnements.
Sous son titre faussement enfantin, Goodnight mommy est un thriller malsain, bien tendu par moments et qui peut choquer les spectateurs les plus sensibles par son absence de concession. Âmes sensibles s’abstenir.
A noter qu’une sortie sur les écrans de cinéma est déjà prévue le 13 mai prochain grâce au distributeur KMBO.
Le venin de la peur de Lucio Fulci (1971) :
Le festival a gâté ses spectateurs avec la projection de la copie numérique du film, restaurée par l’éditeur du Chat qui fume qui va sortir Le venin de la peur en blu ray courant septembre.
Avec ce film daté de 1971, Lucio Fulci livre sans nul doute son giallo le plus abouti.
Si les ingrédients principaux propres à ce genre sont bien présents, le cinéaste italien, au sommet de son art, joue à fond la carte de la psychanalyse.
Le film allie par ailleurs avec brio des scènes réalistes marquées notamment par l’enquête policière et des scènes oniriques d’une grande beauté sur le plan plastique.
De plus, le film peut se targuer d’avoir une excellente bande son, très expérimentale, signée Ennio Morricone.
Nous vous conseillons par ailleurs de visiter l’excellent site français consacré au réalisateur de l’Au-delà, une référence nationale et internationale que vous trouverez ICI.
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