Le 2 février 2013
- Festival : Gérardmer 2013
Un vendredi marqué par des sorcières en 3D, des tueurs psychopathes aux masques d’animaux et le bestiaire de créatures d’un certain Ray sous une pluie battante.
Un vendredi marqué par des sorcières en 3D, des tueurs psychopathes aux masques d’animaux et le bestiaire de créatures d’un certain Ray sous une pluie battante.
Le programme de ce vendredi 01 février débute par le visionnage de The Crack, un film d’auteur argentin et colombien en compétition qui démarre sur une ambiance à la fois poétique et taciturne. Une famille bouleversée par la mort de leur soeur vient s’installer dans une maison de campagne aux abords d’un lac pour tenter d’en faire le deuil, chacun des membres détient sa part de mystère et on sent que certains ont des choses à se reprocher. Malheureusement le soufflet retombe rapidement et l’oeuvre s’embourbe dans un rythme fastidieux, insipide et profondément ennuyeux. Et ce n’est pas la découverte de la rivalité incestueuse entre les deux frères ou encore l’univers macabre dans lequel s’enferment les jeunes jumeaux de sept ans qui viendra changer la donne. Le public a d’ailleurs manifesté un sentiment d’agacement prononcé dans la salle. On voit mal The Crack en mesure de remporter quoi que ce soit cette année...
Heureusement la suite fut plus rejouissante avec la découverte du documentaire Ray Harryhausen le titan des effets spéciaux, vibrant hommage au plus célèbre animateur en stop motion de l’histoire du cinéma. Cette petite production française (à la réalisation très professionnelle au passage) se veut loquace et passionnante de bout en bout. On y parle de technique mais aussi de l’influence qu’a eu le cinéaste expert sur toute la nouvelle génération de réalisateur de films de science-fiction et de fantasy (Peter Jackson, James Cameron, Tim Burton...) biberonnée par sa filmographie exceptionnelle (qui ne se souvient pas des créatures spectaculaires et enchanteresses de Jason et les argonautes ou encore du Choc des titans ?). Une excellente surprise.
Décu jusque là par les films en compétition il était temps de découvrir You’re Next de l’américain Adam Wingard, un slasher au scénario malin qui se déroule dans la demeure des Davidson alors en pleine réunion de famille. Une fois la nuit tombée, de mystérieux tueurs aux masques d’animaux débarquent dans le but de les éliminer un par un. Jamais ennuyeux et oscillant habilement entre premier et second degré, You’re next tape dans le mille et réserve la première bonne surprise de la compétition. L’accueil réservé avec ferveur par la salle entière le prouve. En effet, à la fois drôle et sanglant, le film, sans prétention de bouleverser le genre en extrait le meilleur tout en y apportant sa petite touche personnelle. You’re next semble taillé pour les festivals, on en redemande. Alors futur prix du public ? Wait and see.
Enfin la première nationale de Hansel et Gretel witch hunters (hors compétition), grosse production américaine signée Tommy Wirkola fut présentée en 3D (une première pour le festival !) avec en exclusivité les quatre premières minutes de GI Joe Conspiracy en guise d’introduction (une 3D sympa et un combat de ninja assez spectaculaire). Mais revenons-en à nos chasseurs de sorcières dont on n’attendait pas grand chose au vu de la première bande annonce. Au final, on se retrouve avec un résultat visuellement assez risible. On a bien du mal à entrer dans cet univers de fantasy basé sur le conte des frères Grimm (la faute à un kitsch outrancier). Jeremy Renner dans le rôle de Hansel joue les Rambo de service arborant fièrement son énorme tromblon à l’épaule, soigne son diabète (sa consommation de la maison de pain d’épice enfant a laissé des traces...) et fracasse de temps à autre de la harpie à coup de prise de catch. Alors oui ça amusera les plus jeunes et le public peu exigeant (production MTV films oblige) mais le résultat final malgré un rythme appliqué s’avère décevant et ce n’est pas les quelques petites scènes gore accessoirement jouissives et rigolotes qui viendront changer la donne : on s’ attendait à un nanar de luxe et on y a eu le droit (on note que la 3D ne présente pas vraiment d’intérêt, deux trois effets intéressants, bref pas de quoi se relever la nuit...).
La journée s’achèvera sous une pluie battante et incessante mais aura procuré son lot de petits rayons de soleil cinématographiques avec notamment You’re next qui a fait sensation. Pour samedi, on attend du lourd avec les projections de Mama et Berberian sound studio.
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