Le 3 février 2013
- Festival : Gérardmer 2013
Journée placée sous le signe des fantômes et de la folie qui nous livre une nouvelle fois son lot de surprises et déceptions.
Journée placée sous le signe des fantômes et de la folie qui nous livre une nouvelle fois son lot de surprises et déceptions.
On attendait de la neige du côté de Gérardmer depuis le début de l’évènement, on y a enfin eu droit, ça change de la pluie ! Mais on attendait surtout Mama production hispano canadienne réalisée par Andres Muschietti suite à son carton pour sa première semaine au box office américain. Le réalisateur était présent dans la salle et nous explique avec le sourire que ce n’est pas un prequel du film Mamma mia mais bel et bien un remake de son court métrage éponyme. Dès le lancement des premières images, le charme opère et le spectateur est complètement happé par cette ghost story aussi belle qu’effrayante. L’histoire de Mama simple et efficace est une exploration du monde de l’enfance (un thème cher à Guillermo Del Toro, producteur associé sur ce projet, on ressent sa patte et son influence sur le film) où l’on retrouve deux soeurs mystérieusement disparues dans la forêt depuis le jour où leurs parents ont été tués. Cinq ans de recherches plus tard, leur oncle les retrouve dans une cabane délabrée. Il va alors tenter de leur réapprendre à mener une vie normale mais les deux petites filles semblent être suivies par une présence maléfique. Avec une maîtrise admirable et sobre de sa mise en scène, le réalisateur parvient à tirer émotion et frayeur jusqu’à son final poignant. On pardonnera facilement les deux ou trois facilités scénaristiques de l’oeuvre car dans son ensemble Mama réussit haut la main son pari. On tient là un prétendant sérieux à une récompense pour cette 20ème édition du festival.
L’autre grand rendez-vous de la journée devait être Berberian sound studio qui jouissait d’une belle réputation outre-manche. Si le sujet peut paraître original (le milieu du film d’horreur italien des années 70 et plus particulièrement la création de sa bande-son) le traitement l’est beaucoup moins. Le personnage de Gilderoy, ingénieur du son d’origine anglaise naïf et introverti est chargé d’orchestrer le mixage d’un film italien produit par l’un des maestro de l’horreur. Le film pourrait facilement faire office de pièce de théâtre puisqu’il est filmé dans un décor quasi unique (celui du studio de mixage). L’autre particularité est que les scènes du film sur lesquels les protagonistes travaillent ne sont jamais montrées à l’écran. Malheureusement l’intérêt est limité, difficile de se sentir impliqué dans ce long métrage qui s’empêtre dans le non sens de la folie. Décevant.
Le soir, ce fut séance de rattrapage avec The Complex de Hideo Nakata, réalisateur japonais virtuose de l’épouvante asiatique (les petits classiques The Ring et Dark water sont là pour le prouver). Pour cette dernière livraison, le registre ne change pas, Nakata explore à sa sauce le mythe du fantôme à l’intérieur d’un immeuble. Si certaines scènes procurent une belle intensité dramatique, on sent le cinéaste tourner un peu en rond. The Complex n’est pas raté, bien au contraire mais il nous laisse une impression de déjà vu et lorsque l’on connaît un peu la filmographie du personnage derrière la caméra, on était en droit d’attendre quelque chose d’un peu plus personnel et surprenant. On espère le voir redresser la barre rapidement pour éviter le creux artistique qui se fait de plus en plus proche.
Demain dernière journée sous le panorama enneigé des montagnes vosgiennes, découverte du dernier film en compétition The End suivi par la cérémonie de clôture et le palmarès de cette édition 2013.
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