Le 5 février 2007
- Festival : Gérardmer 2007
Entre ciel bleu et température printanière, Gérardmer, la fantastique, a été marquée par le triomphe de Norway of life.
Entre ciel bleu et température printanière, Gérardmer, la fantastique, a été marquée par le triomphe de Norway of life.
Le palmarès :
Grand prix : Norway of life
Prix du jury : Fidoexaequo avec Black sheep
Prix de la critique internationale : Norway of life
Prix du jury jeunes de la Région Lorraine : Norway of life
Prix de la meilleure musique de film (SACEM) : Fido
Prix du public (L’Est Républicain & La Liberté de l’Est) : Black sheep
Prix du jury sci fi : Norway of life
Grand prix du court métrage : Echo de Yann Gozlan
Prix du meilleur inédit vidéo : Alien apocalypse
Notre avis : Alors que la neige a manqué cruellement à Gérardmer et que l’ambiance fantastique s’est évaporée en faveur d’un climat quasi estival et d’un ciel bleu lumineux, les films en compétition pour cette 14e édition de Fantastic’Arts ont vainement tenté d’imposer leur ambiance sur la station vosgienne. La sélection 2007 n’a malheureusement pas été à la hauteur des attentes et les déceptions se sont multipliées au fil des jours. Toujours aussi peu enclins à courtiser le public populaire, celui qui fait la force des festivals par ses acclamations et ses désirs de cinéphagie extrême, les organisateurs de Gérardmer qui ont articulé toute leur sélection sur le thème du jeu de miroir, quitte à aller puiser dans les tiroirs douteux des distributeurs pour l’illustrer (l’imbuvable Re-cycle des frères Pang et le slasher adolescent Cry wolf ont-ils encore leur place ici alors qu’ils devaient tous deux sortir dans nos salles en 2006) ont encore eu des
ambitions auteurisantes prononcées, mais néanmoins payantes. La preuve avec le triomphe de Norway of life - The bothersome man, récit absurde sur l’insertion d’un homme rebelle dans une société aseptisée, qui a séduit les festivaliers et emballé le jury (quatre prix dont le grand prix !). Un triomphe malin, intelligent et drôle approuvé par aVoir-aLire !
La comédie est toujours à l’honneur avec les moutons carnassiers de Black sheep, illustre série Z bouffonne en provenance de Nouvelle-Zélande. Sans avoir la force d’un Bad taste, l’outrance décalée du ton a provoqué l’hilarité et le film a donc tout naturellement emporté le prix du public et le prix du jury, ex aequo pour ce dernier avec l’hommage au B movie des années 50, Fido et son zombie domestique. Deux productions au potentiel culte énorme.
Au niveau des émotions fortes, seuls Massacre à la tronçonneuse, le commencement et Wilderness, présentés tous deux, malheureusement, hors compétition ainsi que l’effrayant The abandoned de l’incroyable Nacho Cerda, ont su soulever l’enthousiasme du public. L’abandonnée, l’un de nos chouchous, repart néanmoins bredouille, probablement à cause de son aspect radicalement sombre qui a dû en dérouter plus d’un.
Le reste des frissons annoncés a fait l’effet de pétards mouillés, oscillant entre la déception et l’ennui poli. Le slasher autrichien In drei Tagen... bist du tot n’a rien apporté au genre, si ce n’est un léger sentiment de frustration. Son script minimaliste l’a vite enseveli dans l’oubli, tandis que The return avec une Sarah Michelle Gellar improbable dans le rôle d’une femme en proie à des névroses qui l’incitent à se scarifier, a confirmé que certains bides américains ne sont pas gratuits. Comment des producteurs ont-ils pu investir dans cette suite de déambulations nocturnes mutiques, pas forcément honteuse, mais bien terne à l’arrivée. Le pire de l’ennui s’est matérialisé sous le titre de Retribution. Kiyoshi Kurosawa, ancien bon cinéaste (Kairo et Charisma), est décidément passé maître dans l’art de l’engourdissement cérébral et physique après l’imbuvable Loft. On soulignera également que le cinéaste japonais s’est en plus fait le chantre de la comédie involontaire en plongeant son
spectre à cheveux longs dans une écuelle, en le faisant voltiger sur Tokyo tel Superman et en le jetant contre un poteau pour la plus grande consternation des spectateurs (hilares, tout de même, entre deux bâillements).
La palme de la déception revient au remake du classique de Brian De Palma, Sœurs de sang. Douglas Buck, qui avait marqué les esprits avec son anthologie de courts Family portraits, s’est déplacé avec son premier long, un Sisters scénaristiquement pathétique, intrinsèquement prétentieux et absolument vide d’émotion. Lou Doillon et Chloë Sevigny dans les rôles principaux y dévoilent un jeu bien faible pour combler les carences d’un remake digne de celui des Diaboliques avec Adjani et Sharon Stone. En espérant que cela ne soit que partie remise Buck...
Les dix longs métrages en compétition :
– Abandonnée de Nacho Cerda (Espagne)
– Black sheep de Jonathan King (Nouvelle-Zélnde
– Dead in three days d’Andreas Prochaska (Auriche)
– Fido d’Andrew Currie (Canada)
– Kilometro 31 de Rigoberto Castaneda (Mexique)
– Norway of life d Jens Lien (Norvège)
– Re-cycle de Danny et Oxide Pang (Hong Kong)
– Rétribution de Kiyoshi Kurosawa (Japon)
– Sisters de Douglas Buck (Etats-Unis)
– The return) d’Asif Kapadia (Etats-Unis)
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