Le 16 mai 2014
- Festival : Geekopolis 2014
Geekopolis, aura lieu les 17 et 18 mai 2014. Nous avons posé quelques question à l’homme qui est à l’origine du projet : Cyril Villalonga.
Geekopolis, aura lieu les 17 et 18 mai 2014. Vous le savez, ici chez Avoir-Alire, on aime tout ce qui est divertissement, imaginaire, tout ce qui est geek en somme. Alors telles des bêtes curieuses, on s’est intéressé de plus près à ce festival qui en est à sa deuxième édition. On a donc contacté le fondateur Cyril Villalonga pour lui poser quelques questions.
Pour commencer est-ce que tu peux me parler de ton parcours avant Geekopolis ?
Quand j’ai débuté, je travaillais dans une société qui créait des sites Internet. J’ai toujours été attiré par les cultures de l’imaginaire et assez rapidement j’ai eu l’opportunité d’arrêter de faire des sites pour les autres et de créer moi-même une société qui allait vendre un sujet qui m’intéresse : le manga.
Après avoir développé ce site de vente en ligne d’animés et de mangas, Kaze m’a proposé de racheter ce site et d’en prendre la direction avec d’autre sites. L’aventure a continué et je suis monté à Paris, car j’habite dans le Sud. Ça a duré jusqu’en octobre 2012.
Geekopolis, ça me trottait dans la tête. Et pas seulement moi, car on avait tout une équipe de personnes qui partait d’un constat : aujourd’hui, il n’y a pas vraiment de manifestation qui correspond à nos envies, à nos besoins, parmi les manifestations sur la culture geek. La plupart ont une forte tendance à être de gros marchés commerciaux. C’est en tout cas comme ça qu’on l’appréhende. On apprécie ces manifestations mais ce n’est pas dans celles-ci qu’on arrive à s’identifier. Nous avons été rejoint par des personnes qui sont issues de la culture de l’imaginaire : des dessinateurs, des acteurs de série télé, des présentateurs comme Marcus ou plus récemment Mac Lesgy... Ce sont des gens qui sont, pour partie d’entre-eux, rentrés au sein même de la cellule d’organisation. On a commencé en 2010. Ce fut 3 ans de réflexion, de conception, durant lesquelles on faisait des réunions qui consistaient à dire qu’est-ce qui est geek, qu’est-ce qui ne l’est pas. On n’avait pas la prétention de décider nous-même de ça, mais on avait cette volonté de poser la question : Qu’est-ce qui nous plaît le plus, quelles sont les références qu’on a en commun ? Est-ce que quand on parle du chiffre 42, tout le monde percute ? Est-ce que pour nous, Alexandre Astier fait partie des icônes ? Etc.
C’est à partir de ces 3 ans de réflexion qu’on est arrivé au concept de Geekopolis en s’appuyant sur une ville car on voulait quelque chose d’immersif dans lequel on a l’impression de voyager. On a aussi voulu donner un autre sens au mot geek qui a longtemps été un terme péjoratif. Du coup on a créé cette cité qui s’articule autour de cinq univers qui sont totalement arbitraires mais que l’on a essayé de décomposer en grandes familles. Il n’y a pas vraiment d’ordre, l’an passé on arrivait à Geekopolis via une zone d’accueil qui donnait accès aux cinq autres zones sans hiérarchie. Il y a Metropolis (Science-fiction, space-opéra, comics), ensuite le quartier Avalon est médiéval-fantastique, Little Tokyo représente l’univers du manga mais aussi le Japon. La partie Teklab contient tout ce qui est science et technologie. Enfin on retrouve au sein de Nautilus un thème moins connu par la majorité, le steampunk, une uchronie basée sur les écrits de Jules Verne par exemple, avec une ambiance d’époque victorienne.
Il y a donc actuellement cinq quartiers. Est-ce que vous prévoyez d’en rajouter ou est-ce que la forme est fixée définitivement ?
On a entendu dire que certains univers ne se retrouvaient pas dans Geekopolis, que certains thèmes étaient un peu fourre-tout. Je ne veux rien dire sur Geekopolis car c’est une histoire. Mais de là à ce qu’on puisse voir sur le festival un mouvement de protestation de garous ou d’autres choses qui sont issus de l’urban-fantasy et que ça puisse donner naissance par la suite à des évolutions de Geekopolis, seuls ceux qui sont au festival pourront le savoir.
En fait le but du jeu serait de laisser les visiteurs faire évoluer le festival ?
C’est pour ça que je parle d’une histoire, on s’est attaché à faire comme ça puisque c’est une ville. Il va se passer un certain nombre d’évènements comme si on préparait un scénario de film ou de jeu de rôles et ce ne sont donc pas que les visiteurs, car il y a des choix d’organisation derrière, mais ce qui est certain c’est que Geekopolis va changer et évoluer. L’année dernière on avait fini avec une invasion de zombie. Donc cette année, si les visiteurs veulent sauver la ville il faut qu’ils affrontent les morts-vivants. Ce sujet a d’ailleurs été mis en avant dans un crowdfunding qui nous a permis de financer en partie l’évènement. C’est vraiment quelque chose d’important cette histoire car on veut que Geekopolis soit amusant. Le geek est ludique, passionné et il ne faut pas que ça s’arrête seulement à des stands commerciaux avec différentes thématiques donc il faut que ça aille plus loin dans la démarche.
Crédit : Agence Anadore
Concernant le financement, on sait que Geekopolis a eu des difficultés financières l’an passé, dues en partie au fonctionnement très orienté contenu, moins rentable. Comment les choses se passent avec vos partenaires qui ont une rentabilité moins immédiate que sur d’autres manifestations ?
En fait c’est très simple, les partenaires que nous avons travaillent sur l’impact de la communication. Je parle bien des partenaires et pas des exposants, mêmes si certains partenaires le sont aussi, je pense notamment à Intel ou Ankama. Aujourd’hui, Intel, par exemple, se retrouve dans une démarche de communication de marque afin d’être associé à un événement qui se retrouve bien dans leur esprit, et au contraire, ils arrivent avec du contenu. C’est juste un choix des partenaires qui font venir du qualitatif et les partenaires associés sont donc ceux qui veulent faire venir ce qualitatif.
On va varier un peu de sujet, sur Avoir-Alire, on aime le cinéma et la bande dessinée. Qu’est-ce qu’il y a de particulièrement intéressant à voir sur Geekopolis autour de ces deux médias ?
Là c’est très difficile dans le sens où l’on a des centaines d’ateliers, de conférences, de shows, de projection. Je pense que l’un des premiers éléments qu’on avait l’an dernier et qu’on a repris cette année, c’est la fresque en live, peinte par des dessinateurs assez connus sur le thème du rétro-sf. L’année dernière on était sur le thème du steampunk. On a trois artistes de renom donc, Manchu, Julien Delval et Hubert de Lartigue, trois styles différents qui vont peindre sur une toile de 2m sur 1m20 en live un mélange de pin-up et d’univers futuristes.
Ensuite il y a ce côté atelier, ce côté interactif pour favoriser la créativité, dans l’univers du dessin. On a des ateliers de BD et storyboards qui vont accompagner avec des professionnels les méthodes de création et de conception de BD et de conseils pour les soumettre aux éditeurs.
On va avoir des cours de dessins avec Virginie Siveton une illustratrice qui commence à être de plus en plus connue, professeur en arts appliqués et qui donnera des cours de dessins sur des éléments spécifiques des univers geeks en général. Il y aura le même type d’atelier dans un univers plus manga avec Kara qui en sera l’animateur.
On retrouvera aussi une vingtaine de dédicaces, je ne vais pas citer tous les auteurs mais parler plutôt de ceux avec lesquels on est dans une démarche un peu plus particulière, par exemple Alex Alice, le dessinateur du Troisième Testament et de Siegfried, qui va sortir Le château dans les étoiles, ce sera donc une avant-première. Pour moi, c’est un véritable chef d’œuvre pour en avoir vu un certain nombre de planches en amont. Il va se retrouver sous la forme d’un journal qui sera ensuite édité en bande dessinée et qui sera peut-être adapté en film d’animation. Personnellement je suis super fan de son style c’est un grand coup de cœur. Il sera en dédicace, et c’est aussi pour ça que je l’évoque, dans l’univers Nautilus.
On va se retrouver avec des pièces d’armures de son œuvre, dans un décor complètement steampunk.
De la même façon, on retrouvera Guillaume Lapeyre et Rémi Guérin qui sont assez intéressant dans la démarche puisqu’ils sont le croisement entre l’univers steampunk et l’univers manga. Ce sont les dessinateurs et scénariste de City Hall chez Ankama où là aussi on se retrouve dans un décor totalement industriel et londonien. Après il y a d’autres coups de cœur avec des dessinateurs comme Alain Brion, le dessinateur d’Excalibur, et pleins d’autres que je vous invite à découvrir sur www.geekopolis.fr.
Crédit : Agence Anadore
Pour ce qui est du cinéma, aujourd’hui, on travaille sur deux éléments. Plus que le cinéma, on travaille aussi beaucoup sur la série télé. On intègre dans notre catégorisation tout ce qui est web-séries qui aujourd’hui, pour nous, mériteraient un espace bien plus important que certaines séries qui passent à la télé.
On va commencer comme à notre habitude par la touche Little Tokyo où on a invité le producteur et réalisateur d’un animé qui s’appelle Sword Art Online, diffusé sur Wakanim en France. C’est toujours une véritable aventure de recevoir des invités japonais qui sont présents et qui vont pouvoir échanger, dédicacer, faire des dessins en live pour le public...
Il y aura aussi Adventure Time qui a connu un succès phénoménal sur Cartoon Network aux États-Unis et qui commence à se développer en France. C’est un dessin animé comme on les aime avec deux lectures possibles, un niveau pour les enfants et un niveau pour les adultes. On va diffuser deux épisodes qui n’ont pas encore été diffusés.
Il y aura l’équipe d’Hero Corp donc on est dans le domaine de la série télé. On a la chance d’avoir eu l’annonce qu’une quatrième saison serait diffusée sur France 4. On aura une grosse partie de l’équipe comme Sébastien Lalanne qui joue Doug, je vais donner les noms de scène, Burt, Captain Transformation, Eraste, Neil Mac Kormack, etc. Là aussi on va avoir de l’inédit avec un teaser de ce qui va se passer après la saison 3.
On aura une série un peu particulière, Metal Hurlant Chronicles qui a encore cet intérêt pour nous d’être un croisement entre la série, le magazine des années 80 auquel elle fait référence et le comics. Cette anthologie de courts métrages sera accompagnée d’acteurs très connus comme Dominique Pinon. Ils vont présenter la saison 2 en exclusivité lors d’une projection puisque nous n’avons vu que la première saison sur France Télévision.
Enfin il y a Extrême Pinochio. C’est une série qui est aliénante dans un univers très SF et qui a la particularité d’avoir parmi ses acteurs quelqu’un qu’on apprécie beaucoup, Brice Fournier, qui joue aussi Kadoc dans Kaamelot. En plus de la présentation d’Extrême Pinochio il va nous faire un cours hilarant de cuisine sur la quiche. C’est aussi un peu cette façon qu’on a d’appréhender Geekopolis, on va pouvoir faire intervenir des guest, sur leurs sujets de prédilection mais aussi sur des choses complètement différentes et toujours liées à la culture de l’imaginaire.
Crédit : Georges Lebon
Et ce n’est bien entendu qu’une partie du Festival. Pour revenir sur la thématique des quartiers, si tu pouvais avoir la possibilité de travailler avec un ou plusieurs dessinateurs renommés pour imaginer les décors, à qui ferais-tu appel ?
Je ne pense pas que j’irais chercher les plus renommés, je marcherai plutôt au coup de coeur. Je vais commencer par le plus simple. Tu vas voir que mes choix sont cohérent avec l’axe pris par Geekopolis. Sur Little Tokyo et l’univers manga, je prendrais quelqu’un qui a un recul, qui n’est pas totalement dans le pur manga, plutôt un auteur français comme Philippe Cardona et Florence Torta qui ont fait Sentaï School et qui font aujourd’hui la BD Noob. Il y a un peu cette passerelle entre la BD franco-belge et ce dessin style manga et j’aime bien ces auteurs qui sont entre deux univers. C’est vraiment une question de goûts personnels et non pas de savoir qui est le plus talentueux.
Au niveau du steampunk, sans hésiter je pense à Alex Alice qui est clairement un de mes coups de cœur comme je le disais précédemment. Il y a beaucoup de poésie dans son dessin et j’ai été très fan du Troisième Testament et de Siegfried. C’est un opéra qui fait vraiment rêver. Pour moi son trait est totalement dans l’esprit.
Là où je serais plus en difficulté c’est sur la partie science-fiction. Je prendrais des illustrateurs plus que des dessinateurs. Il y en a un qui me fait vraiment triper : Manchu. Il est pour moi l’illustrateur spatial dans tous les sens du terme. Dans la partie Avalon, sans trop hésiter – Je ne suis pas trop fan du dessin medieval-fantastique, j’aime mieux le dark medieval – YOz qui est un dessinateur de cartes Magic the Gathering et qui arrive à faire des mondes, des dragons avec un dessin assez fort. Je trouve ses dessins pleins de maturité.
Il me manque la partie Teklab. Je vais prendre quelqu’un qui n’est pas du tout connu ou en tout cas qui est plus connu pour ses sculptures dans la culture geek. C’est un monsieur qui s’appelle Romain Lardanchet et il fait entre autre des robots, qui font plus de 2 mètres parfois, avec de la récupération de mini-motos. On aura l’occasion sur Geekopolis de voir une de ses œuvres, un robot de 2 mètres 50 qui aura un certain nombre de missions et j’invite les gens à ne pas croiser son regard car on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Accessoirement, c’est un excellent illustrateur. Ce qui est intéressant dans sa démarche c’est qu’au-delà de la sculpture, il va créer un monde à travers le dessin et la sculpture.
Merci à toi, je vais te laisser le mot de la fin ?
Et bien cette année, Geekopolis se déroule les 17 et 18 mai à Porte de Versailles, on conseille aux gens de prendre les billets en pré-vente car ça leur évitera de faire la queue. Le Festival est vraiment interactif, les gens viennent costumés... Alors ils ne sont pas obligé mais la démarche aujourd’hui est passionnelle. Il faut savoir que les intervenants sont aussi friands des rencontres avec le public que l’inverse, et ça, c’est une des remarques qu’on nous a fait l’an passé et dont on est le plus fier. Les intervenants sont venus vers nous pour nous dire qu’il fallait remercier le public car c’est la première fois que des personnes ont compris à travers Geekopolis le sens de la démarche. Il y a eu beaucoup de gens extrêmement curieux. C’est aussi ça le succès de Geekopolis, il y a des intervenants qui se battent pour y venir et y participer et pouvoir avoir cet échange avec ce public de qualité.
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