Joyeux anniversaire !
Le 15 avril 2006
La rencontre d’un géant de la techno avec le Philarmonique de Montpellier sous le pont du Gard. Qui dit mieux ?
L'a écouté
Veut l'écouter
La rencontre d’un géant de la techno avec le Philarmonique de Montpellier sous le pont du Gard. Qui dit mieux ?
Les rencontres entre musiques actuelles et musiques classiques sont devenus au fil des ans des passages obligés pour artistes mainstream. Mais là ou certains voient dans ce type travail une simple réorchestration, voire un accompagnement sans intérêt, le duo Jeff Mills/Thomas Roussel nous offre une belle relecture des grands classiques du "sorcier" de Detroit. Pourtant, il y avait franchement de quoi flipper lorsqu’on a appris début 2005 que Jeff Mills allait se produire avec l’Orchestre National de Montpellier pour les dix ans du classement du pont du Gard au patrimoine de l’Unesco. Déjà, cela faisait presque quinze que Mills n’avais pas joué live. Ensuite, on se souvient de la tentative de Manu le Malin, avec le même ensemble, a moitié ratée (ou réussie, à vous de voir). A vrai dire, depuis Deep Purple et le London Philarmonic Orchestra, peu de projets prévoyant la rencontre entre classique et musique actuelle ont été réellement concluant.
Mais dès la première écoute de Blue potential, on comprend immédiatement que le travail de composition ne s’est jamais envisagé comme un vague copier/coller de violon mielleux sur des titres originaux de Mills. C’est une vraie rencontre à laquelle on assiste. Où chaque artiste se met au service de l’autre. Déjà on peut féliciter René Koering (directeur de l’orchestre) qui réussi à regrouper quatre-vingts musiciens pour le projet (rappelant au détour d’une interview que certains orchestres nationaux, face à ce genre de concert, n’auraient pas hésité à se mettre en grève).
La partie d’écriture, laissée au jeune compositeur Thomas Roussel, respecte absolument l’œuvre de Mills. Certains titres ont été pensés dès le départ pour orchestre, ils nécessitaient juste un travail de transposition. D’autres, plus minimalistes, laissaient la place à une élaboration plus complexe des compositions. Là-dessus viennent s’ajouter les multiples boucles de Mills, l’Américain s’étant donné pour mission de fournir les rythmiques et percussions électroniques nécessaires à la construction des morceaux tout en se gardant des plages d’improvisation, tel un musicien de jazz.
Le résultat n’est évidemment pas parfait. Certaine partie sont moins réussies que d’autre. Mais la rencontre marche. Jeff Mills, attiré depuis toujours par la musique de films (il a lui même réalisé une bande son pour le Metropolis de Fritz Lang et un ciné-mix sur les Trois anges de Keaton) apporte le côté parfaitement synchronisé de ses rythmiques alors que l’orchestre donne lui les couleurs et la chaleur qu’un processeur ne peut offrir. Deux approches artistiques opposées, la machine seule face à quatre-vingts musiciens, et au final un mélange détonnant et équilibré où tous les acteurs semblent prendre du plaisir (notamment les percussionnistes et les cuivres qui d’ordinaire tiennent plus les seconds rôles). On aurait presque tendance a oublier le sublime décor qui est l’origine de ce concert.
Blue potential - Jeff Mills live with the Montpellier Philarmonic Orchestra CD + DVD (UWe/Discograph)
L’orchestre National de Montpellier sur le net
Tracklisting CD :
1 Opening
2 Imagine
3 The march
4 Time machine
5 Eclipse
6 Entrance to Metropolis
7 Keaton’s theme
8 Daylight
9 The bells
10 Gamma player
11 4 art
12 Medium C
13 Amazon
14 See this way
15 Sonic destroyer
Tracklisting DVD :
Concert
Documentaire
Interview de Jeff Mills
Bonus
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.