Le 22 novembre 2011
- Titre original : Page one : Inside the New York Times
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 23 novembre 2011
- Durée : 1h28mn
- Titre original : Page one : Inside the New York Times
- Plus d'informations : http://www.magpictures.com/pageone/#
Attention Scoop ! L’institution mondiale du journalisme vous ouvre ses portes ! Rebondissements, action, et suspense, s’enchaînent à plus de 24 images secondes dans ce documentaire au délicieux goût de fiction
Attention Scoop ! L’institution mondiale du journalisme vous ouvre ses portes ! Rebondissements, action, et suspense, s’enchaînent à plus de 24 images secondes dans ce documentaire au délicieux goût de fiction
L’argument : En 1896, le New York Times adopte le slogan "Toutes les informations se doivent d’être imprimées". Aujourd’hui, Twitter et WikiLeaks bouleversent la diffusion des informations. La multiplication des blogs et la diminution conséquente des achats d’espaces publicitaires menacent la pérennité de la presse écrite. A la une du New York Times, capte l’univers d’un journal qui tente de préserver son avenir. Brûlant d’actualité, ce documentaire pose un regard franc et direct sur une situation inquiétante et s’intéresse aux fondements du journalisme. La presse écrite va-t-elle résister face au rouleau compresseur Internet ?
Notre avis : A l’ère de la révolution médiatique, Andrew Rossi, documentariste américain précédemment remarqué pour Le cirque : a table in heaven et The sky did not fall, survole de sa caméra solitaire les bureaux du célébrissime quotidien. Un projet ambitieux réalisé en équipe légère (le réalisateur et les protagonistes) au service d’une seule et même question : le New York Times est-il à ce jour une fondation passéiste ou un média d’avenir ? Si la disparition de la presse écrite s’inscrit presque avec certitude au programme du vingt-et-unième siècle, les journaux semblent quant à eux ne pas avoir dit leur dernier mot. Dans le film d’Andrew Rossi, le New York Times et ses mille deux cent chroniqueurs luttent avec acharnement pour se remettre à la page. Ici comme ailleurs il faut se réformer. Mais à quel prix ?
Construit comme un film d’action, A la une du New York Times est d’une grande intelligence narrative. Quand certains prennent le temps de se poser près des sujets pour mieux recueillir leurs témoignages, Andrew Rossi, lui, choisit de les saisir au vol. Oubliés l’unité de lieu, les longues poses, les plans séquences qui s’étirent et s’éternisent à l’écran, ici le documentaire s’imprime à l’américaine.
Tension, innombrables chutes et ambiance d’apocalypse, tout est rassemblé pour contenter le public. A l’image de la rédaction qu’il raconte, le film tourne à plein régime, alternant plans internes aux extérieurs du building de la Huitième avenue, interviews extérieures, et inserts de unes et gros titres. Dans ce tourbillon de vie, une dizaine de fourmis travailleuses s’agitent et se détachent du cadre de la maison mère. De l’atypique blogueur surdoué Brian Shelter au conventionnel chef Media Desk Bruce Headlam en passant par David Carr, rescapé de la drogue et véritable self made man journalistique, le cinéaste ratisse large et brosse avec justesse le portrait d’une profession en constante réinvention.
Face caméra, les personnages se livrent sans détour, avec pertinence. Une clarté de mise en scène qui fait mouche, déposant clés et enjeux de l’information contemporaine à l’oeil du tout un chacun. Par le jeu de cette pluralité des points de vues, le cinéaste s’autorise une approche intrusive et une focalisation maximum sur les rouages d’une des institutions les plus secrètes au monde. Réutilisation des réseaux sociaux et de l’information immédiate, collaboration avec les hackers justiciers de Wikileaks, support et filiale du journal en ligne, le Times fait face à une évidence on ne peut plus douloureuse puisque difficilement réversible : la démocratisation et la gratuité des nouveaux médias. Loin d’offrir noblesse et dignité à ces héros, Andrew Rossi livre le récit de pauvres diables, totalement dépassés par les événements. Il est loin le temps des crieurs publics et des énigmes à la Rosebud, aujourd’hui le navire fait naufrage. Et si le cinéaste s’est appliqué à l’exercice de l’objectivité avec sérieux, son amour d’un certain idéal journalistique transparaît malgré tout. Avec presque quatorze mois de tournage, A la une du New York Times est un film somme dont l’immensité du travail de post-production permet de rendre compte d’une réalité nouvelle : celle d’une information qui circule à la vitesse de la lumière. Car ici le véritable scoop c’est bien de savoir si le géant de la presse américaine sera encore debout à la tombée du jour. Oscillant entre deux rives, celle du documentaire d’investigation et celle du thriller américain, A la une du New York Times se révèle instructif et divertissant. Pari réussi.
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