Le 24 janvier 2025
Hélas, si le propos général a tout son intérêt, le portrait de cette jeune femme gâtée qui ne sait pas ce qu’elle veut, quand elle ne crache pas dans la soupe, a de quoi faire fuir les spectateurs.
- Réalisateur : Laura Piani
- Acteurs : Camille Rutherford, Charlie Anson, Pablo Pauly, Annabelle Lengronne
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Paname Distribution
- Durée : 1h34mn
- Date de sortie : 22 janvier 2025
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Résumé : Agathe a autant de charme que de contradictions. Elle est célibataire mais rêve d’une histoire d’amour digne des romans de Jane Austen. Elle est libraire mais rêve d’être écrivain. Elle a une imagination débordante mais une sexualité inexistante. La vie n’est jamais à la hauteur de ce que lui a promis la littérature. Invitée en résidence d’auteurs en Angleterre, Agathe devra affronter ses peurs et ses doutes pour enfin réaliser son rêve d’écriture… et tomber amoureuse.
Critique : S’il y a un lieu incroyable à Paris à visiter, à deux pas de Notre-Dame, c’est cette librairie anglaise où les livres s’entassent comme des reliques sur des étagères merveilleuses. On pourrait imaginer que le lieu où Agathe organise des conférences, vend et conseille des petites bijoux de littérature anglaise, pourrait être celui-là. En réalité, il s’agit de la libraire Shakespeare and Co où la réalisatrice a elle-même exercé. Mais Agathe ne fait pas qu’installer des bouquins dans des rayons. Elle écrit un roman, qui va lui valoir une invitation dans une somptueuse résidence d’artistes où, en son temps, Jane Austen a écrit ses chefs-d’œuvre. Mais le bas blesse déjà, dès lors que la jeune femme hésite à se rendre en Angleterre parce qu’elle est allergique aux transports en voiture.
Jane Austen a gâché ma vie est le récit parfait de la névrose. La maladie sommeille dans ce personnage qui pourrait être attachant mais, en réalité, se complaît dans une existence morne où elle refuse d’avoir des rapports sexuels, ne rencontre pas l’amour et s’ennuie profondément. Elle vomit beaucoup, cette Agathe, où que ce soit d’ailleurs, qu’il s’agisse des chaussures de l’hôte qui l’accueille ou des toilettes de la luxueuse chambre où elle réside. Mademoiselle est invitée aux frais de la princesse, mais voilà, elle ne trouve pas l’inspiration et au lieu d’écriture, vaque dans le jardin de la résidence en rêvant d’un amour impossible.
On aurait tellement aimé adorer ce premier long-métrage. Mais il y a quelque chose de profondément indécent dans ce personnage qui s’obstine à regarder les verres à moitié vides, alors que manifestement tout lui sourit. L’agacement finit par prendre toute la place du rire, en dépit des efforts certains que Laura Piani engage afin de rendre le contexte général de cette histoire emprunt de délicatesse et d’émotions. Il faut dire que les décors sont très beaux, à commencer par la résidence de la famille Austen, mais aussi l’appartement (ou la maison) magnifique où l’héroïne réside à Paris avec sa sœur, son neveu et un ami. N’oublions pas non plus la maison de vacances en Normandie qui offre à l’écrivaine un cadre idéal pour terminer son roman écrit en langue anglaise.
- Copyright Les Films du Veyrier/Sciapode
Bien sûr, tout cela n’est qu’une fiction. Mais on se demande comment la cinéaste et scénariste a pu trouver l’inspiration dans ce personnage désinvolte et agaçant. Elle se transforme même en une sorte de princesse mal élevée, mais qui sauve son honneur grâce notamment à l’admirable patience de la gente masculine. Le film ne fonctionne pas, en dépit des efforts évidents que la réalisatrice engage pour placer sa caméra à l’endroit le plus juste. Car la photographie est très agréable, et le long-métrage s’embellit d’un montage tout en finesse.
En tous les cas, les comédiens font le job. Camille Rutherford et Pablo Pauly campent leurs personnages avec une grande justesse et une véritable sincérité. Ils tentent par tous les moyens de rendre attachant ce personnage de petite fille gâtée qui se cherche une issue amoureuse. Heureusement, la fin qui est la partie la plus intéressante du film, rétablit les choses et permet à l’héroïne de retrouver grâce aux yeux du spectateur.
Nous serons donc passés à côté de ce premier long-métrage, sans doute trop superficiel pour vraiment nous convaincre. Mais le talent de la réalisatrice et scénariste est incontestable, et il est certain que son prochain long-métrage saura capter notre attention.
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