Le 8 juin 2022
Ce thriller allemand développe un scénario diabolique qui tape sur les nerfs du lecteur, embarqué malgré lui dans une histoire édifiante et exceptionnelle de manipulation mentale.
- Auteur : Sébastian Fitzek
- Genre : Roman & fiction
- Nationalité : Allemande
- Traducteur : Céline Maurice
- Titre original : der Heimweg
- Date de sortie : 10 mars 2022
- Plus d'informations : Site de l’éditeur
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Résumé : Jules Tannberg vit seul à Berlin. Son épouse Dajana s’est suicidée laissant leurs enfants, Valentin et Fabienne, périr dans l’incendie de leur appartement. Un soir, César Magnus Kaiser, ami d’enfance de Jules et accompagnateur téléphonique au sein d’une association d’aide aux femmes en danger, lui demande de bien vouloir le remplacer. C’est ainsi qu’il a au bout du fil Klara Vernet, une jeune maman qui veut mettre fin à ses jours ne parvenant plus à supporter les atrocités que lui fait subir Martin, son mari. Elle lui révèle aussi être poursuivie par le tueur au calendrier, un assassin de femmes qui signe tous ses crimes en inscrivant la date de leur mort sur les murs… avec leur sang ! Il ne lui resterait que deux heures avant d’être exécutée à son tour. S’en suit alors une longue conversation au cours de laquelle on finit par se demander qui manipule qui.
Critique : Sébastian Fitzek plonge immédiatement le lecteur dans un thriller psychologique insoutenable, et il faut avoir le cœur bien accroché pour parcourir les soixante-neuf chapitres truffés de multiples rebondissements qui font froid dans le dos. On finit même par en perdre son latin. Qui dit la vérité ? A qui peut-on se fier ? Les vraies et les fausses pistes s’enchaînent si rapidement qu’il est impossible de raconter l’histoire sans risquer de perdre son auditoire.
Les deux personnages principaux, Jules et Klara, vont nous immerger dans des situations ultra-violentes et pousser le lecteur dans ses contradictions. Les descriptions détaillées sont parfois particulièrement difficiles, telle la scène durant laquelle Klara doit choisir et dire au bourreau sur quelle partie du corps d’une jeune fille captive appliquer son fer à souder. L’auteur tente de justifier certains faits par le lourd passif des protagonistes, ce qui n’enlève rien aux horreurs qu’il énonce.
Si l’association d’aide aux femmes victimes de violences repose sur un réseau de bénévoles qui existe vraiment à Berlin, l’auteur précise dans un chapitre intitulé « A propos de mon roman » qu’il s’en est librement inspiré, mais que les faits relatés demeurent purement imaginaires… heureusement ! Les crimes sont incroyables, mais parfois assez peu réalistes, une façon sans doute de rassurer le lecteur, en lui rappelant qu’il ne s’agit finalement que d’une simple fiction.
En toile de fond de ce roman envoûtant, l’auteur dénonce la diversité et la banalisation des atteintes faites aux femmes, des violences psychologiques, physiques et sexuelles, bien souvent conjugales. Plusieurs questions et thèmes récurrents y sont abordés, tels que le désir de mourir, de tuer son bourreau ou encore la faiblesse et la résignation des victimes, sous l’emprise totale de leur mari.
Pour autant, il s’agit d’une belle intrigue, complexe et bien ficelée, dans laquelle le dénouement surprenant est très bien amené. Pas étonnant que L’accompagnateur, écrit pendant la pandémie, affiche déjà plus de treize millions d’exemplaires vendus, un véritable succès depuis le premier roman de Fitzek Thérapie, paru en 2006.
300 pages
22€
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