White people - Handsome Boy Modeling School

Attention cher ami lecteur, accroche-toi, voici par ordre d’apparition à l’écoute, les illustres invités qui traversent (et parfois bouleversent) White people : De La Soul, Mike Patton (Faith No More, Fantomas), Rob Swift, Cat Power, Del (Deltron 3030), Barrington Levy, Alex Kapranos (Franz Ferdinand), Jack Johnson, Kid Koala, Casual, Rahzel (The Roots), Qbert, El-P, Chino Moreno, Pharrell Williams, Julee Cruise, RZA, The Mars Volta, John Oates (Hall & Oates !), Jamie Cullum et Paula Frazer. Du hip-hop (beaucoup), du rock (pas mal), du trip-hop (un peu) et une touche de jazz. Alors même si le disque se révèle bien touffu, même s’il part parfois dans tous les sens, comment ne pas saluer une telle tentative de conciliation musicale ?

Evidemment, Dan Nakamura et Prince Paul n’en sont pas à leur coup d’essai, et, leur réputation aidant, ils se voient essuyer de moins en moins de refus à l’entrée de leur Ecole de Mannequins pour Beaux Garçons. Car leurs projets (outre Handome Boy, citons Dan The Automator, Nathaniel Merryweather ou Gorillaz) aux apparences frivoles sont montés avec le plus grand soin artistique, et (depuis peu) un réel souci d’écriture. Ils bénéficient ainsi d’une totale confiance de la part des voix qu’ils mettent en relief.

Ce sont donc bien les chansons qui l’emportent sur White people. Car franchement, pour qui veut du hip-hop, qu’il soit hardcore ou old school, engagé ou rigolard, mieux vaut ne pas passer par la case White people, quitte à ne pas toucher 20 000, et aller directement visiter les productions des invités (et notamment celles de De La Soul, El-P ou RZA). Les chansons, elles, sont certes portées par l’interprétation et la personnalité des interprètes (Jack Johnson sur Breakdown et Cat Power sur I’ve been thinking en tête), mais elles doivent tout de même beaucoup aux qualités de compositeurs et de metteurs en sons du duo Nakamura-Prince Paul.

Autre réussite du disque : les mélanges. Si la rencontre du guitariste obsolète John Oates et du jeune pianiste Jamie Cullum ressemble à une bonne blague, celles plus abouties des graisseux Mars Volta avec RZA, et surtout du Neptune en chef Pharrell Williams avec Julee Cruise (égérie de David Lynch du temps de Twin Peaks), forcent l’admiration autant qu’elles surprennent. Deux sensations finalement pas si courantes en matière de musiques actuelles.