Western store

Aujourd’hui, tout le monde y va de sa petite compilation, de son mix regroupant ses tracks préférées et malheureusement, la plupart du temps, ces objets sonores sont dispensable. Mais il faut croire que certains ont vraiment plus de talent que d’autre. La preuve avec Western store de l’Allemand Rajko Müller aka Isolée. Douze titres regroupant ses premiers maxis aujourd’hui épuisés. Parfait.

Le moins que l’on puisse dire c’est que Rajko Müller est un DJ prolifique mais discret. Né à Francfort, il vit en Algérie jusqu’à ses douze ans pour revenir en Allemagne et terminer sa scolarité. Ce déraciné n’a pas choisi son pseudo par hasard. Derrière Isolée se cache un personnage complexe qui découvre en autodidacte la musique électronique. Armé d’un vieux synthé et du matériel de son grand frère, il offre au milieu des années 90 ses premières démos à son co-locataire (l’actuel boss de Freudinnen Records) qui se trouve travailler avec les fondateurs du label Playhouse, à l’époque tout juste né. Sitôt écouté sitôt signé, Isolée débarque sur le label allemand et n’en bougera plus.
En dix ans, Isolée produit deux albums (Rest en 2000 et We are monster en 2005) et remixe une ribambelle d’artistes (Blaze, Autour de Lucie, Louie Vega...). C’est donc après une première décennie d’activité que le producteur allemand décide de ressortir ses premiers maxis (inconnus pour la plupart d’entre nous) et de les compiler. Et là, surprise ! Point d’électro expérimentale ni de free house. Nous découvrons des tracks fortement influencées par le dub (Monitor, King off). Une musique électronique simple et efficace à la fois. Bien sûr on retrouve aussi les prémisses de ses albums à venir. Notamment sur l’intermède électro dark Poisson mort qui peut donner une idée sur ses futures compositions plus personnelles et moins orientées club. Mais une chose est clair, si certains morceau ont huit ans ils n’ont pas pris une ride. Un peu comme si le DJ voulait nous prouver que dès ses premiers maxis il disposait d’un univers unique et complexe et qu’il jouait déjà dans la cour des grands.