Le 29 août 2017
- Réalisateur : Julien Gaspar-Oliveri
Jeune cinéaste prometteur qui affiche un sens tranchant de la famille, Julien Gaspar-Oliveri parle dans son moyen-métrage avec classe du deuil au cœur d’un noyau familial poussé dans ses retranchements. La direction d’acteurs révèle bien des talents. Les dialogues aussi.
aVoir-aLire : Cinéma de classe ou cinéma psychologique à vocation universelle. Quelle est la part du social dans ton œuvre ?
Julien Gaspar-Oliveri : La famille est un thème récurrent chez moi. D’emblée, elle impose son cadre social et donc universel. Ensuite, il y a le langage qui raconte d’où on vient. J’aime les personnages qui luttent, qui se débattent. Les gouailleurs, les émotifs. J’aime ceux qui font du bruit. J’ai toujours beaucoup de plaisir à écrire les dialogues de mes films, c’est ce qui m’importe le plus. Parce que je viens du théâtre sans doute et que je suis acteur. J’écris des scénarios pour faire parler les gens entre eux, et pousser les limites qu’on ne saurait peut-être pas dépasser dans la réalité. J’écris au niveau de mon milieu social, donc ce de ce que je connais, et c’est la vie en cité qui s’en rapproche le plus. Vivre un deuil n’a rien de social, tout le monde passe par là, mais tout le monde ne le vit pas pareil selon sa culture et son héritage. Ma part du social, c’est peut-être d’aller chercher la sensibilité partout, chez les riches comme les moins riches.
aVoir-aLire : Cinquante-deux minutes de long. Plutôt court. Raconte-nous comment ton film est parvenu à trouver un distributeur pour une sortie en salle malgré le handicap de la durée.
Julien Gaspar-Oliveri : Le film est court, et c’est un choix. Je ne voulais pas étirer le propos. C’est le temps de l’histoire que je voulais raconter. Faire un film nécessaire, sans remplissage. Ce format a été un frein pour beaucoup de festivals, mais ça ne peut pas être un critère quand on fait un film. Ensuite la production a toujours espéré et envisagé de pouvoir le sortir. Il a fallu trouver le bon distributeur, ça a pris un an environ, puis Marie Vachette chez Vendredi a décidé de le prendre sous son aile. J’aime beaucoup son engagement parce que c’est une distributrice qui fait des paris difficiles et singuliers. Le cinéma est toujours un risque, à chaque étape, et à son niveau elle le prend. Cette sortie ressemble à l’énergie de la fabrication du film. Nous avons tous, depuis le début, travaillé avec beaucoup de désir sur ce projet.
aVoir-aLire : Comment les spectateurs ont-ils réagi lors de la découverte du film lors de sa présentation en festival ?
Julien Gaspar-Oliveri : Les réactions ont toujours été très positives, et cela partout où nous sommes allés, parce que les festivals qui nous ont choisis l’ont fait passionnément. Je veux remercier Hervé Le Phuez (sélectionneur au Festival de Namur) qui a été le premier à le sélectionner il y a un an. Là-bas, nous avons reçu deux Prix, celui du Jury, qui a beaucoup porté le film et l’équipe, et celui du Public qui a résonné très fort. Les débats aussi ont été porteurs : à Amiens, je me souviens d’échanges importants avec des spectateurs. Je fais des films pour être plus près des gens et j’ai ressenti ça à chaque présentation du film.
Remerciements à l’attaché de presse Stanislas Baudry et au réalisateur Julien Gaspar-Oliveri pour s’être livré à cette micro-interview par mail. Les meilleurs sont aussi ceux qui ont le sens de l’écriture...
Galerie photos
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